Sébastien, agriculteur engagé : « On est de la chair à canon de l’agroalimentaire ! »

Invité à s'exprimer sur "Le Courrier des Stratèges", Sébastien Béraud, éleveur de Haute-Loire, nous expose la détresse du monde paysan aujourd'hui. Une interview pour bien comprendre la grogne des agriculteurs en France.

mise à jour le 24/01/24

Cet éleveur nous expose la détresse du monde paysan aujourd’hui. Une interview pour bien comprendre la grogne des agriculteurs en France.

Sébastien Beraud, agriculteur en Haute-Loire, se distingue non seulement par son engagement dans le monde agricole mais aussi par son passé en tant que gilet jaune. Ayant participé activement aux actions des gilets jaunes en 2018, il évoque sa déception vis-à-vis d’une implication politique passée avec Éric Zemmour, qu’il estime avoir été peu fructueuse…

« Je l’ai fait venir sur mon exploitation pour voir ce qu’il avait dans le ventre. C’était pour l’agriculture, hein, que je l’avais fait venir. Mais il connaissait rien. On lui a beaucoup appris. Il nous avait promis qu’il allait nous défendre sur les plateaux, et il n’a jamais rien fait. Donc, je l’ai foutu à la poubelle. Il a pas tenu parole et je pense qu’il ne savait pas trop de quoi il parlait. »

L’agriculteur dénonce les difficultés rencontrées par les paysans, insistant sur le besoin d’être écouté et défendu. Ses revendications s’articulent autour de la nécessité de réformer le système agricole, incluant la Politique Agricole Commune (PAC), les accords de libre-échange, et les pratiques de facturation. Selon Sébastien, les subventions ne résolvent pas les problèmes réels des agriculteurs qui demandent des prix équitables plutôt que des aides déguisées.

« On essaie de monter un mouvement indépendant, parce qu’on n’a pas envie de partir avec les syndicats, parce qu’on se fait souvent trahir, et on n’a pas le temps d’arriver au bout, on a déjà été vendu.»

L’homme pointe du doigt le rôle de la FNSEA, principal syndicat agricole, qu’il accuse de ne pas défendre véritablement les paysans. Il dénonce le monopole exercé par de grands groupes agroalimentaires sur les prix du lait, soulignant le manque de concurrence dans le secteur. Malgré l’existence de syndicats alternatifs, la FNSEA conserve une influence prépondérante, explique-t-il, en raison de la division des voix lors des élections.

« La FNSEA, c’est un syndicat de l’agroalimentaire, de tout ce qui tourne autour de nous, des coopératives, aussi bien d’achat que de vente de produits. Donc, ils sont plus là pour défendre les paysans. Ils sont la tête de l’Europe. Ils sont là pour signer les accords de libre-échange, en fait. Ce sont nos bourreaux.»

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