Le 30 janvier dernier, Paul François, un agriculteur céréalier qui a été intoxiqué par l’herbicide Lasso de Monsanto en 2004, a été brutalement agressé à son domicile à Bernac. Trois hommes masqués l’ont rapidement capturé et lui ont lié les jambes et les bras avant de le menacer avec un couteau et de tenter de lu faire avaler un liquide. Les agresseurs lui ont enroulé une écharpe autour du cou et l’ont coincé dans la portière de son véhicule.
Les agresseurs : « On en a marre de t’entendre et de voir ta gueule à la télé ».
Selon les informations de France 3, Paul François était — au moment de l’agression — en conversation téléphonique avec sa sœur, et a réussi à alerter la police en criant « Si tu m’entends, je suis agressé, va chercher du secours ! ». Lorsque les détecteurs de lumière ont été activés à l’extérieur de sa maison, les agresseurs sont partis en courant, mais pas avant de lui asséner des coups de pied. Il est maintenant sous la protection de la gendarmerie et envisage de porter plainte.
En décembre 2022, la société Bayer (anciennement Monsanto) a été condamnée à indemniser Paul François à hauteur de 11 135 euros, un montant que celui-ci considère insuffisant. La Cour de cassation a confirmé en 2020 la responsabilité de Bayer-Monsanto dans l’intoxication de Paul François, affirmant que le produit était défectueux et mal étiqueté. L’affaire a débuté en 2007 et a duré quinze ans.
Nicole Bonnefoy, sénatrice de la Charente et conseillère départementale de la Charente à tenu a réagir dans un communique de presse en date du 10 février 2023 :
« Je suis scandalisée par l’agression excessivement violente qu’a subie Paul FRANÇOIS à son domicile. Je lui adresse tout mon soutien. Manifestement, on veut faire taire le courage de cet agriculteur qui s’est élevé contre le plus grand fabricant de pesticides et qui a réussi à faire condamner l’industriel Bayer- Monsanto. Ces pratiques d’intimidation et de violence relèvent d’agissements d’un autre âge. La réponse des pouvoirs publics doit être très ferme et exemplaire pour ne pas céder à la violence. […] Ce drame doit nous inquiéter sur le climat et la détresse qui règnent dans nos campagnes. Aidons notre agriculture à sortir d’un modèle dont nos agriculteurs sont les otages et à endiguer cette nouvelle forme de violence inacceptable ! »
Soutien total à Paul FRANCOIS @PhytoVictimes pic.twitter.com/yJQYYru6Ln
— Nicole Bonnefoy (@bonnefoy_n) February 10, 2023
En 2004, Paul François, agriculteur charentais nettoie sa cuve et respire les vapeurs d’un pesticide produit par Monsanto. Les dégâts sur sa santé sont tels qu’il est reconnu invalide et attaque la firme en justice. Il gagne à 5 reprises pour, il 4 jours, n’obtenir que 11 000 euros de dommages.
Le Média en 4-4-2.