La psychologue Marie-Estelle Dupont : « Il n’y a pas de GPA Éthique. Mon utérus n’est pas un Airbnb, on ne le met pas en location. »

« La médecine, le serment d’Hippocrate, c’est d’abord ne pas nuire. Quand on sépare un bébé de sa mère à la naissance, évidemment qu’on nuit. »

La psychologue rappelle que la GPA implique une marchandisation et une réification du corps des femmes et des enfants, ce qui va à l’encontre du principe d’inviolabilité du corps humain.

Pour Marie-Estelle Dupont, la question centrale dans le débat sur la GPA est celle de l’intérêt supérieur de l’enfant. Elle rappelle que les bébés humains sont des mammifères et que leur survie dépend du lien d’attachement avec leur mère biologique. Ce lien d’attachement n’est pas un simple délire affectif, mais un besoin biologique vital pour le développement de l’enfant. Or, la GPA implique une rupture de ce lien d’attachement, ce qui peut avoir des conséquences graves sur le développement psychologique et affectif de l’enfant.

« Mon utérus n’est pas un Airbnb, on ne le met pas en location. »

Elle explique également que la GPA est un exemple de délire de toute-puissance de l’être humain, qui veut redéfinir les conditions mêmes de l’existence humaine et tout ce que rend possible la technique. Elle met en garde contre les dangers de la science qui devient pure technologie, et qui conduit à détruire plutôt qu’à soigner. Elle appelle à la prudence et à la réflexion éthique face aux avancées technologiques.

Nous avions eu le plaisir en novembre dernier de recevoir Marie-Estelle Dupont à l’occasion de la sortie de son livre « Être parents en temps de crise – Comment restaurer l’équilibre psychique de nos enfants» . Elle avait partagé son expertise sur les conséquences du Covid-19 sur la santé mentale des enfants, mettant en lumière les retards de parole, les dépressions, les troubles alimentaires et l’augmentation des idées suicidaires parmi la jeunesse.