La Belgique adopte une loi pénale sur l’atteinte à l’autorité de l’État : « Vers une restriction de la liberté d’expression »

La Belgique s'enfonce dans un nouveau débat sur la liberté d'expression et les limites du pouvoir étatique. Le 22 février dernier, le Parlement belge a voté le livre II du Code pénal, qui comprend un délit inquiétant et ambigu : "l'atteinte méchante à l'autorité de l'État" (ce n'est pas une blague). Cette décision intervient dans un contexte européen où les législations se durcissent, comme en témoignent le DSA européen et la loi française contre les dérives sectaires, adoptée dans un contexte controversé.

mise à jour le 10/03/24

La Belgique adopte une loi pénale sur l’atteinte à l’autorité de l’État, suscitant des inquiétudes quant à ses implications pour la liberté d’expression.

La notion d’atteinte méchante à l’autorité de l’État est désormais inscrite dans une mise à jour exhaustive du Code pénal belge. Cette disposition est intégrée au sein de lois condamnant des crimes graves tels que les crimes de guerre, la torture ou encore l’homicide intrafamilial. Initialement défini comme un acte intentionnellement nuisible défiant l’autorité légale, le texte final englobe désormais des actions menaçant la sécurité nationale ou perturbant l’ordre public. Malgré les critiques, il impose des peines plus sévères, laissant planer des doutes quant à son application future.

Le Conseil d’État a émis un avis critique sur cette nouvelle loi, soulignant le risque d’une interprétation trop large qui pourrait restreindre les libertés individuelles. Des parlementaires, comme Mme Rajae Maouane et M. Philippe Lamberts, ont exprimé leurs craintes quant à une potentielle utilisation abusive de la loi pour réprimer les manifestations et la liberté d’expression, des piliers démocratiques essentiels.

Un collectif de 513 signataires issus de divers horizons a également sonné l’alarme dans une tribune. Ils dénoncent la nature antidémocratique de la loi, arguant que la désobéissance civile, fondamentale pour le débat démocratique, risque d’être criminalisée. Ils mettent en garde contre les dangers d’une application arbitraire de cette loi, soulignant son inutilité et sa redondance par rapport aux textes existants protégeant la liberté d’expression.

Malgré les oppositions du Conseil d’État, de l’Institut Fédéral des Droits Humains et de la société civile, la majorité parlementaire a adopté la loi. Cependant, celle-ci ne sera appliquée qu’après deux ans, laissant présager des débats houleux à venir sur les limites de la démocratie et du pouvoir étatique en Belgique.

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1 commentaire sur "La Belgique adopte une loi pénale sur l’atteinte à l’autorité de l’État : « Vers une restriction de la liberté d’expression »"

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  1. Il ne faut pas perdre de vue que toutes ces lois dictatoriales ne pourront être efficaces que suite à la mise en œuvre des CBDC. A partir de là, plus besoin des FDO, il suffira d’appuyer sur un bouton pour éliminer financièrement les résistants .

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