Sous la forme d’une liste de ses diverses prestations internationales, on vous présente le cabinet McKinsey. Celui auquel notre président doit son élection et à qui il a donné les clés de l’État. On vous a déjà fait un article là-dessus. Là, on vous pardonne la lecture en diagonale : des scandales, il y en a trop. Et on ne vous met que ceux qu’on connaît, mais ça donne une idée…
2021 – Angola : fonds douteux
McKinsey a accepté 15,4 millions de dollars pour des missions de restructuration de l’entreprise publique pétrolière Sonangol. Paiement non pas en direct, mais via Wise Intelligence Solutions, une société établie à Malte et créée par décret par l’ancien président de la République d’Angola, José Eduardo dos Santos. McKinsey précise n’avoir « détecté aucune irrégularité de la part de l’équipe impliquée » après une enquête interne.
2021 – Grande-Bretagne : contrat de location non respecté
McKinsey est condamné à verser plus de 3 millions de dollars au propriétaire des locaux qu’il louait, pour non-paiement de frais prévus dans le bail.
2021-USA : publicité pour un médicament opiacé McKinsey a versé 574 millions de dollars à divers États américains pour éviter un procès. Ses conseils cyniques à Purdue Pharma pour la commercialisation de l’OxyContin ont rendu des milliers d’Américains dépendants à la drogue et causé 450 000 décès depuis 1999.
2020 – Belgique : escroquerie
McKinsey est suspecté d’avoir procédé à des sous-valorisations d’entreprises que l’entreprise publique Nethys cherchait à vendre. Le cabinet lui rembourse 7 millions d’euros.
2020 – Afrique du Sud : corruption
McKinsey a remboursé 70 millions de dollars à l’Afrique du Sud après une enquête judiciaire qui a prouvé que les contrats avec un partenaire local corrompu pour le compte du groupe électrique national Eskom étaient frauduleux.
2019 – USA : Faillites frauduleuses
McKinsey a avoué de nouveaux conflits d’intérêts dans d’anciennes affaires de faillite et a versé 32,5 millions de dollars aux créanciers et au syndic américain pour régler les réclamations liées à des divulgations insuffisantes.
2018 – USA : conflits d’intérêts
McKinsey, conseiller du producteur de charbon Westmoreland, n’avait pas révélé l’identité de six « clients confidentiels » impliqués dans le dossier, l’un d’eux représentant 20 % de ses propres revenus.
2016 – USA : autres conflit d’intérêts
Le cabinet McKinsey est impliqué dans le scandale et l’effondrement en Bourse de Valeant Pharmaceuticals. Le New York Times révèle un conflit d’intérêts entre McKinsey et le hedge fund MIO Partners qui lui appartient.
2015 – Arabie saoudite : espionnage d’opposants
McKinsey effectue une mission auprès du gouvernement d’Arabie Saoudite sur l’opinion de la population à propos des réformes économiques d’austérité. Les consultants de McKinsey relèvent que trois personnes (l’écrivain et journaliste Khalid al-Alkami, M. Abdulaziz un dissident saoudien exilé au Canada, et un internaute anonyme) formulent des critiques virulentes. Khalid al-Alkami est arrêté et deux de ses frères sont emprisonnés.
2015 – Turquie : gestion non contractuelle du flux des migrants
Le 20 janvier 2017, une mission de 992 000 euros est attribuée au cabinet pour la mise en œuvre de l’accord entre l’Union européenne et la Turquie, censé endiguer l’afflux de personnes migrantes. Une attribution qui sera jugée totalement irrégulière par l’ECA, l’auditeur de l’UE.
2014 – USA : prestation truquée
Pour lutter contre la violence dans la prison de Rikers Island à New York, dont l’ancien premier adjoint Anthony Shorris, décisionnaire dans ce dossier, est désormais senior advisor de McKinsey, choisit de recourir à… McKinsey. Coût : 27,5 millions de dollars. Résultat : les violences n’ont cessé de croître car la prestation n’avait porté que sur des détenus non violents.
2010 – Mongolie : détournement de fonds et fraude
La firme signe un accord de consultation avec une entité gouvernementale alors que le conseiller du gouvernement qui a amené McKinsey à participer au projet a décroché une partie du même contrat pour sa propre entreprise privée. En 2015, la police mongole enquête sur des allégations de détournement de fonds et de fraude à grande échelle. McKinsey est impliqué, mais en 2017, un des trois accusés, l’ancien ministre des Transports Khaltmaa Battulga, est élu président de la Mongolie. Fin de l’enquête.
2008 – USA : grivèlerie
McKinsey a contribué à la crise économique et financière de 2007-2008 en encourageant les banques à titriser les crédits immobiliers de leurs clients et à augmenter les montants de dette dans leur bilan, augmentant ainsi leur exposition au risque. https://
2006 – Inde : corruption
McKinsey aurait recommandé à l’entreprise Boeing de corrompre huit fonctionnaires indiens afin d’exploiter une mine de titane.
2001 – USA : manipulations comptables frauduleuses
Enron fait faillite de manière retentissante, en raison de pertes occasionnées par ses opérations spéculatives sur le marché de l’électricité, maquillées en bénéfices sur le conseil de McKinsey.
Jacqueline pour Le Média en 4-4-2