Le plan d’économie 2019-2021, c’est qui ? Mais c’est McKinsey !
Pour la modique somme de 34 millions d’euros, McKinsey et d’autres cabinets de conseil aident à faire un milliard d’économies sur le budget achat de 484 opérateurs de l’État (ministères, Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie, agence des participations de l’État, Française de développement…). Auparavant, pour faire comme il est d’usage dans les États de droit, le gouvernement a publié un appel d’offres. « Il n’y a eu aucune phase de publicité préalable » selon l’avocat de TNP Consultants.
Pour le premier lot Accenture a été sélectionné afin de réaliser de 800 millions d’euros d’économies à l’État pour 22,3 millions d’euros d’honoraires. Pour le second lot TNP Consultants arrive premier sur la méthodologie et le prix, mais… écope d’une très mauvaise note sur le pilotage du projet. Le concurrent américain McKinsey, quoique 32 % plus cher, remporte l’appel d’offres. TNP Consultants, cabinet français, attaque cette décision de l’État devant le tribunal administratif de Paris. Ces transactions habituellement discrètes vont apparaître au grand jour. Le délibéré sera connu à partir du 22 février.
Et la campagne de vaccination, mais bien sûr, c’est McKinsey !
Le 23 décembre 2020, après quelques mots d’introduction, Olivier Véran se fait tout petit et passe la parole à Maël de Calan, partenaire associé chez McKinsley, chargé de présenter la méthode de la stratégie vaccinale retenue par le gouvernement, les dates de la campagne de vaccination, les livraisons de vaccins prévues et le circuit logistique pour distribuer ces vaccins. Coût : 3,4 millions d’euros plus 600 000 euros pour une « tour de contrôle stratégique » à Santé publique France.
Et l’agriculture ? McKinsey aussi !
Le ministère de l’Agriculture a fait appel à McKinsey pour structurer le pilotage du volet agricole du plan de relance contre les effets économiques de la crise sanitaire, en assurer la qualité et la rapidité d’exécution. Le Canard Enchaîné, 13 janvier 2021
Et les autres se partagent le reste du gâteau
Le cabinet Citwell distribue équipements de protection individuelle et vaccins depuis mars 2020 (pour 3,8 millions d’euros). Accenture gère les services informatiques liés à la campagne de vaccination (1,3 million d’euros). Les cabinets Roland Berger, Deloitte et JLL Consulting se partagent d’autres contrats (2,2 millions d’euros).
L’État démissionne à toute vitesse en faveur du privé
« Nous avons quand même 26 contrats en dix mois, soit une commande toutes les deux semaines. Cela représente un million d’euros par mois et 250 000 euros par semaine en consultants », remarque Véronique Louwagie, députée Les Républicains, membre de la commission permanente des finances. Au total vingt cabinets principaux et soixante-trois sous-traitants ont été choisis par l’Etat pour organiser la transformation publique d’ici 2022. Les médias alternatifs soulèvent le problème et même Le Monde semble ne pas trouver tout cela bien normal.
Comment en est-on arrivé là ? Il faut remonter à l’irrésistible ascension de Macron, et même au-delà
Le produit Emmanuel Macron a été commercialisé grâce à la commission Attali. C’est là, en 2008, qu’il a trouvé sponsors et relations. Entre autres : Éric Labaye et Karim Tadjeddine, des membres du cabinet McKinsey qui vont contribuer à son élection. D’autres McKinsey rejoindront son équipe de campagne : Mathieu Maucort, Jean-Christophe Pierron, Éric Hazan, Guillaume de Ranieri.
Dès 2011, McKinsey et Cie pillent la Sécurité sociale
« Financée à 92% par l’Assurance-maladie, l’Agence nationale d’appui à la performance des établissements de santé et médico-sociaux (ANAP), chargée de prodiguer de bons conseils de gestion, a dépensé l’an dernier 35 millions (sur les 52 millions de son budget) pour acheter…de bons conseils à des cabinets privés. Ce pactocle a atterri directement dans les poches de Capgemini, BGC (sic), GE Medical Systems ou McKinsey & Company. » Le Canard Enchaîné, 22 août 2012
McKinsey impose sa communication
En 2013 l’idée de Pierre Gattaz, président du Médef, de promettre un million d’emplois… est une pure opération de com’ de McKinsey pour justifier le crédit d’impôt compétitivité emploi.
Le lobby McKinsey-BlackRock veut dézinguer les retraites
Depuis 2017 l’Élysée offre bénévolement ses salons de réception à BlackRock et ses fonds de pension. Et qui est le patron de BlackRock en France ? Eh oui ! un ancien de McKinsey, Jean-François Cirelli, épaulé par Sandy Boss qui gère les investissements. Elle aussi vient de McKinsey. Georges Desvaux, le patron de la stratégie d’Axa également. Encore un qui est pour les plans d’épargne retraite comme aux États-Unis. C’est un assureur, on le comprend.
Du privé à la politique et vice-versa, c’est la valse du pouvoir
Certains McKinsey sont passés à la politique (En Marche, bien sûr) : Guillaume de Ranieri, Paul Midy. François Bouvard lui, se retrouve dans la campagne de François Fillon, Alexandra Dublanche est devenue vice-présidente de la région Île-de-France. Quant à Victor Fabius (tiens, tiens…), directeur de McKinsey à Paris, on peut dire que son nom l’a fait passer de la politique au privé. Et ils en a tant d’autres…
McKinsey champion de l’évasion fiscale
Chiffre d’affaires 2019 :10,5 milliards de $. Impôts : 175 $. Qui dit mieux ? Le siège social n’est pas au 90 avenue des Champs-Élysées où McKinsey a ses bureaux parisiens, mais au Delaware. Les entreprises qui s’y domicilient sans exercer d’activité réelle sont dispensées d’impôts sur les bénéfices.
Les méthodes de McKinsey lui ont valu le surnom de « la Firme » et ses associés sont considérés comme des « cowboys costkillers ». Ceux qui acceptent d’évoquer son fonctionnement exigent en quasi-totalité l’anonymat… Sur toute la planète, McKinsey sème corruption et scandales (article suivant). On se demande bien pourquoi l’avoir choisi en France…
Jacqueline pour « Le Média en 4-4-2 »