Épisode 1 – Comprendre le RIC (Référendum d’Initiative Citoyenne) : Un outil de souveraineté populaire

Le RIC, vous devez certainement en avoir entendu parler pendant la période des Gilets Jaunes. Des ateliers constituants ont d’ailleurs été mis en place lors de cette période pour le faire connaître. Étienne Chouard a fait parti des personnes médiatisées qui ont fait connaître le RIC devenu première revendication des Gilets Jaunes. On va en parler et le développer mais nous allons commencer par le commencement.

mise à jour le 20/10/23

Vous vous demandez ce qu’est le RIC ? Découvrez comment cet outil pourrait redéfinir la politique en France et renforcer la voix des citoyens.

Le RIC

Le RIC est un outil permettant à chaque citoyens de pouvoir exercer son pouvoir dans la vie politique de son pays mais surtout un moyen de contrôle sur ses représentants. En somme c’est le seul outil démocratique pouvant permettre à chacun de nous d’exercer notre souveraineté directement.

Pourquoi le RIC servirait à être souverain ? Que dit la Constitution ?

La Constitution dit dans son Titre I Article 2 :
Le principe de la République est : « gouvernement du peuple, par le peuple et pour le peuple. »
Hors il est dit ensuite dans l’article 3 : « La souveraineté nationale appartient au peuple qui l’exerce par ses représentants et par la voie du référendum.
Aucune section du peuple ni aucun individu ne peut s’en attribuer l’exercice. »

C’est ici toute la nuance de la souveraineté vu par la République, le peuple ne peut exercer sa souveraineté que par le biais de ses représentants. Il n’a donc aucun pouvoir, nous ne sommes pas en démocratie mais dans un État représentatif.

Emmanuel-Joseph Sieyès

Pour comprendre il faut revenir sur l’histoire de notre pays. La révolution Française émanait du peuple, son but était de sortir du système monarchique afin de redonner le pouvoir au peuple. Hors cela ne s’est pas exactement passé comme il était prévu.

Crédit photo : Portrait d’Emmanuel-Joseph Sieyès par Jacques-Louis David (1748–1825), domaine public.

Emmanuel-Joseph Sieyès réussi à faire passer dans la nouvelle Assemblée Nationale une toute autre définition de la démocratie qui est « Démos cratos = Pouvoir au peuple », pour la transformer en « régime représentatif », qui n’est autre qu’un système aristocratique permettant de mettre au pouvoir l’oligarchie. Pour le choix du mode de gouvernance il conclura par ces mots devant l’Assemblée :

« Il peut s’exercer de deux manières (mode de gouvernance). La première manière est que les Citoyens peuvent donner leur confiance à quelques-uns d’entre eux. Sans aliéner leurs droits, ils en commettent l’exercice. C’est pour l’utilité commune qu’ils se nomment des Représentants bien plus capables qu’eux-mêmes de connaître l’intérêt général, & d’interpréter à cet égard leur propre volonté. L’autre manière d’exercer son Droit à la formation de la Loi, est de concourir soi même immédiatement à la faire. Le concours immédiat est ce qui caractérise la véritable démocratie. Le concours médiat désigne le Gouvernement représentatif. »

« La différence entre ces deux systèmes politiques est énorme. Le choix entre ces deux méthodes de faire la Loi, n’est pas douteux parmi nous. D’abord, la très grande pluralité de nos Concitoyens n’a ni assez d’instruction, ni assez de loisir, pour vouloir s’occuper directement des Lois qui doivent gouverner la France ; leur avis est donc de se nommer des Représentants ; & puisque c’est l’avis du grand nombre, les hommes éclairés doivent s’y soumettre comme les autres. »

« Quand une société est formée, on sait que l’avis de la pluralité fait Loi pour tous. Ce raisonnement, qui est bon pour les plus petites Municipalités, devient irrésistible, quand on songe qu’il s’agit ici des Lois qui doivent gouverner vingt-six millions d’hommes ; car je soutiens toujours que la France n’est point, ne peut pas être une Démocratie. »

« Donc les Citoyens qui se nomment des Représentants, renoncent & doivent renoncer à faire eux-mêmes immédiatement la Loi : donc ils n’ont pas de volonté particulière à imposer. Toute influence, tout pouvoir leur appartiennent sur la personne de leurs mandataires ; mais c’est tout. S’ils dictaient des volontés ce ne serait plus cet état représentatif, ce serait un état démocratique.  »

Deux mois après la prise de bastille, l’abbé Sieyès, estimant que ses concitoyens n’étaient pas assez instruits pour faire la loi, réussi à ce que l’aspiration du peuple d’être enfin libre en instaurant une réelle démocratie se transforma en un système représentatif donnant ainsi le pouvoir aux oligarques.

Aujourd’hui nous pouvons donc affirmer que notre système représentatif n’est pas une démocratie et ne l’a jamais été. Sieyès le disait lui-même, un État représentatif n’est pas une démocratie.

N’en déplaise à notre cher gouvernement qui tend à nous le faire croire en sortant le mot « démocratie » à toutes les sauces.

Sources :

Traduction des dires de l’abbé Sieyès par Christian Laurut extrait du livre « Vers la démocratie directe »

Dires de l’abbé Sieyès sur la question du Veto Royal

Chères lectrices, chers lecteurs,

Soyez acteur du changement en soutenant un journalisme véritablement indépendant et de qualité en vous abonnant à notre média financé par les dons de personnes comme vous.

Accédez à des contenus exclusifs
et soutenez notre indépendance

Abonnez-vous

partagez cet article !

Pas encore de commentaire sur "Épisode 1 – Comprendre le RIC (Référendum d’Initiative Citoyenne) : Un outil de souveraineté populaire"

Laisser un commentaire

Newsletter

La Boutique du 4-4-2

Politique

Accédez à des contenus exclusifs et soutenez notre indépendance

Abonnez-vous

Accédez à des contenus exclusifs et soutenez notre indépendance

Abonnez-vous

Accédez à des contenus exclusifs et soutenez notre indépendance

Abonnez-vous