Le 11 janvier, l’Agence européenne du médicament déclare que l’humanité va pouvoir vivre avec le virus grâce au variant Omicron.
Le 20 janvier, l’OMS demande la levée des interdictions de voyage et du passe vaccinal pour entrer dans les pays, jugeant que ce « n’est pas efficace pour supprimer la propagation internationale » du variant Omicron.
Le 23 janvier, le directeur de l’OMS Europe Hans Kluge estime que Omicron pourrait faire entrer la pandémie Covid-19 dans une phase de dénouement. « Il est plausible que la région se rapproche d’une fin de la pandémie ».
Le 25 janvier 2022, même le Pr Éric Caumes retourne sa veste : « C’est Omicron maintenant, le problème n’est pas du tout le même, c’est un rhume chez les enfants et donc on ne va pas vacciner les enfants contre un rhume. Je pense qu’il y a d’autres priorités que de vacciner des enfants contre un rhume. »
Omicron marque la fin de l’épidémie, mais la France s’enfonce dans le mensonge
Eh bien, c’est au moment où le monde abandonne la peur d’Omicron c’est-à-dire de rien, d’un rhume, que l’État français soutient l’attaque de Pfizer contre les 5 à 11 ans.
Le 24 janvier le pass vaccinal — l’obligation d’être vacciné pour les actes de la vie courante — est appliqué en France, après une navrante comédie de démocratie.
Le 25 janvier, l’Académie de médecine, comme la HAS en décembre, recommande d’élargir l’injection de Pfizer aux 5 à 11 ans.
Jusqu’à présent les parents étaient tous deux responsables de leurs enfants jusqu’à la majorité. A partir du 25 janvier 2022, il y a une exception : un seul parent suffit pour décider de faire subir à un 5 – 11 ans l’injection Pfizer. Selon le ministère des Solidarités et de la Santé, il s’agit d’une simplification. Terminé la double autorisation parentale. C’est tellement plus simple ! Peut-être pas légal, mais simple.
L’Académie de médecine soutient Pfizer
La recommandation de l’Académie a autant de crédibilité que les publicités pour Pfizer serinées par les médias : « La seule formulation actuellement agréée pour les enfants de 5 à 11 ans est le vaccin Comirnaty BioNTech-Pfizer 10 microgrammes Enfant dont l’efficacité et l’innocuité sont confirmées par les études en vie réelle, américaines et israéliennes, portant maintenant sur plus de 10 millions d’enfants. Le rapport bénéfices/risques de la vaccination des enfants en bonne santé, longtemps contesté en raison du faible taux de formes sévères de Covid-19 avant l’âge de 12 ans, est largement positif au plan individuel. Afin de prévenir les risques individuels et collectifs liées à l’imprévisible évolution de la pandémie, les Académies recommandent de hâter la vaccination des enfants âgés de 5 à 11 ans contre la Covid-19 pour atteindre le plus rapidement possible une bonne couverture vaccinale. »
On aurait aimé connaître les sources des études scientifiques évoquées (d’ailleurs pas citées). Mais on n’aura que des références à l’Académie elle-même ou à Santé publique France .
On aurait aimé une argumentation. On n’aura que « La rareté des effets indésirables post-vaccinaux doit être mise en balance avec l’existence de formes sévères (PIMS, myocardite, Covid long) dont la fréquence risque d’augmenter avec la recrudescence des cas symptomatiques actuellement observés chez l’enfant. »
Les effets secondaires des vaccins sur les enfants sont rares. Point. Alors, qui ne risque rien n’a rien ! Belle leçon de vie — ou de mort. D’où sortent ces cas« de formes sévères » de covid chez l’enfant ? Ils sont actuellement observés. Où ? On ne nous le dit pas. Pourquoi seraient-ils en augmentation ? On ne le sait pas, mais il y aurait un risque. Pour ne pas courir de risque d’éventuels effets graves du covid, tout en risquant d’en avoir du vaccin, par précaution il vaut mieux courir ce dernier risque. C’est un choix : bénéfice pour Pfizer, risque pour les enfants.
Le seul « argument » est celui d’autorité, l’Académie de Médecine étant censée en être une.
L’organisation de la vaccination et les moyens matériels à mettre en œuvre sont en revanche décrits dans le détail. Cela va jusqu’à « des séances de vaccination à l’école, par des équipes mobiles en concertation avec la médecine scolaire ».
Qui sont ces irresponsables ?
A l’origine de ce communiqué ahurissant : le conseil d’administration de l’Académie de médecine. Ses cinq membres sont un oto-rhino-laryngologue, un psychiatre, un cancérologue et un spécialiste en médecine vasculaire. Personne dont la compétence corresponde à une injection expérimentale sur des enfants. Ah si ! j’en oubliais un : le Pr Jean-Pierre Goullé. Quelle est sa spécialité ? La pharmacie. On comprend mieux à présent.
Donc aucun pédiatre, aucun infectiologue n’est à l’origine de cette prise de position. Juste un spécialiste en pharmacie. Il a été décoré chevalier de la Légion d’honneur le 14 juillet 2021 et sera le prochain président de l’Académie de médecine en 2023.
On voit la tendance de cette institution qui a peut-être été autrefois respectable.
Jacqueline pour Le Média en 4-4-2.