Olivier Véran, le « super-menteur » qui a dit tout et son contraire pendant la « crise Covid » annonce, dans son entrevue accordée au Parisien, son retour à ses activités de médecin, une journée par semaine. Cette décision marque un tournant dans la trajectoire de l’ancien ministre de la Santé et porte-parole du gouvernement, qui a quitté ses fonctions lors du dernier remaniement ministériel pour réintégrer l’Assemblée nationale. Une noble intention, sans doute. Mais pour les femmes qui se battent depuis des années pour faire reconnaître les effets secondaires gynécologiques potentiels de la vaccination COVID-19, ces paroles sonnent creux, voire hypocrites.
Interrogé sur d’éventuels regrets quant à son passage au gouvernement, Olivier Véran a évoqué une anecdote significative : l’interpellation d’un passant dans la rue lui rappelant qu’il était passé du statut de « médecin des Français » durant la crise de la Covid-19 à celui de « porte-parole » gouvernemental. Cette réflexion l’a amené à prendre du recul, bien qu’il revendique des actions significatives, telles que son rôle dans les négociations du Ségur de la santé, la promotion de la contraception gratuite ou encore l’extension du délai légal pour l’IVG à quatorze semaines.
Vincent Hervouët, chef du service « Étranger » de LCI, a exprimé son scepticisme quant à la reprise de la pratique médicale par Olivier Véran, laissant entendre que confier sa santé au docteur Véran pourrait susciter des risques, à moins de rechercher spécifiquement un médecin légiste.
Vincent Hervouët :
«Le docteur Véran a exercé très peu de temps, ils s’est lassé de ses malades et a préféré avoir des électeurs. Évidemment qu’on ne va pas se faire soigner par le docteur Véran, à moins qu’on recherche un médecin légiste»
pic.twitter.com/KUqyRCIPwd— 🇫🇷. Or-well (@GillesWell) February 18, 2024
Mélodie Feron, fondatrice du collectif « Où est mon cycle ? », exprime avec force ce sentiment de désillusion dans un tweet sans concession. Elle pointe du doigt le contraste saisissant entre les paroles de Monsieur Véran et la réalité amère vécue par les femmes concernées. Alors que ces dernières se voient trop souvent balayées d’un revers de main, leurs douleurs minimisées, leurs cris d’alerte étouffés sous le poids de l’indifférence, voire du mépris, voilà que l’ex-ministre se découvre soudain une vocation pour les femmes victimes de violence.
Dans la vie, on voit beaucoup de choses se passer, bonnes ou mauvaises. Ces dernières années, on a vu tout un florilège d’horreurs se produire. Mensonge, déni, refus de soins, maltraitance, mutilation… On a vu les intérêts privés, passer au-dessus des intérêts publics, une… pic.twitter.com/2X1L6JRRDV
— Où est mon cycle (@ouestmoncycle) February 26, 2024
C’est une ironie cruelle, une injustice flagrante. Le silence assourdissant qui entoure les souffrances des femmes confrontées à des effets secondaires potentiellement liés à la vaccination COVID-19 est un affront à leur dignité et à leur droit à la santé. Et lorsque ceux qui ont le pouvoir de changer les choses choisissent de détourner le regard, préférant se concentrer sur des enjeux qui leur semblent plus médiatiques, plus politiquement rentables, c’est une trahison de la confiance du public.
Monsieur Véran, nous vous demandons de regarder au-delà des chiffres et des statistiques. Nous vous demandons de reconnaître la réalité des souffrances de ces femmes, de les écouter, de leur offrir le soutien et les soins qu’elles méritent. Car la médecine ne peut être sélective, la compassion ne peut être réservée qu’à certains. Si vous vous engagez à aider les femmes victimes de violence, alors commencez par reconnaître et traiter les violences invisibles infligées à celles qui souffrent en silence.
Ensemble, exigeons une médecine véritablement équitable, une médecine qui refuse de sacrifier certaines vies au nom de la politique ou du profit. Les femmes méritent mieux que des paroles creuses et des promesses non tenues. Il est temps d’agir, Monsieur Véran, et de montrer que vous êtes vraiment à l’écoute de toutes et tous, si cela est possible. Permettez-nous d’en douter.
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