Le prélèvement d’organes sur les victimes des attentats de Nice « ne se justifiait pas », estime le procureur François Molins

mise à jour le 14/10/22

L’ancien procureur antiterroriste François Molins a estimé ce lundi 10 octobre, alors qu’il témoignait au procès de l’attentat de Nice, que le choix fait par les médecins légistes de prélever la totalité des organes de certaines victimes « ne se justifiait pas ».


Après l’attaque du 14 juillet 2016, plusieurs familles s’étaient en effet vivement émues en constatant que des victimes avaient été dépouillées de leurs organes lors des autopsies, sans qu’elles en soient prévenues.

« Mon sentiment, c’est que le prélèvement de la totalité des viscères n’était pas indispensable », a déclaré devant la cour d’assises spéciale de Paris celui qui est aujourd’hui procureur général près la Cour de cassation, l’un des plus hauts magistrats français. « Si c’était à refaire, il n’y aurait pas eu de prélèvements systématiques », a-t-il ajouté, reconnaissant aussi des insuffisances dans l’information aux familles.

Des familles horrifiées

La majorité des familles concernées n’ont pas été informées de ces actes et ne l’ont appris que lors de la procédure, voire à l’audience, ont rappelé à la barre de nombreuses parties civiles dans des témoignages déchirants. « Je cherche à comprendre comment le système médico-judiciaire a pu en arriver à une telle absurdité : découper ma fille de 12 ans en morceaux pour déterminer qu’elle est décédée d’un “polytraumatisme compatible avec la percussion avec un engin à haute cinétique”. Tout ça pour ça. Mais on le savait déjà ! », avait ainsi déclaré à la barre Anne Gourvès.

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Ce jour de procès (mercredi 14 septembre) comptait particulièrement pour certaines parties civiles. C’est le cas des parents d’Amie, une fille de 12 ans décédée le soir du 14 juillet 2016 lors de l’attaque terroriste sur la Promenade des Anglais, et de ceux de Yanis, qui a aussi perdu la vie ce soir-là alors qu’il avait 4 ans. Depuis qu’ils ont été mis au courant que leurs enfants avaient subi une autopsie après leur mort et que de nombreux organes avaient été prélevés, ils se posent des questions. Pourquoi avoir procédé à une telle intervention sans en informer les familles au préalable ? Pourquoi n’ont-ils pas pu enterrer l’intégralité du corps de leurs enfants ?

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