Le 29 avril 1903, la France a été le théâtre d’un événement marquant pour la communauté catholique : l’expulsion des moines de la Grande Chartreuse. Cet acte, initié par le franc-maçon Émile Combes, alors président du Conseil des ministres et ministre de l’Intérieur et des Cultes, a été justifié par l’application de la loi de 1901 sur les associations, reflétant ainsi son hostilité envers l’Église catholique.
Il convient de rappeler qu’auparavant, le 26 mars 1903, la Chambre des députés avait refusé l’autorisation aux Chartreux de rester, avec 338 voix contre 231. Cette décision a ouvert la voie à l’expulsion des moines, considérée comme une attaque directe contre la liberté religieuse.
Cette expulsion a non seulement renforcé l’anticléricalisme en France, mais a aussi marqué un tournant décisif dans la séparation de l’Église et de l’État. Les catholique devenaient des parias au nom d’une laïcité naissante. Il est important de noter que cette expulsion n’était pas un cas isolé, puisque 53 autres congrégations ont également été frappées d’interdiction, forçant leurs membres à prendre le chemin de l’exil.
Devant cette situation, le Révérend Père Général adresse au président du Conseil, le 12 avril 1903 une lettre admirable lui faisant part de sa volonté, où il dit entre autres :
« Vous avez le droit d’apprendre que nous ne déserterons pas le poste de pénitence et d’intercession où il a plu à la Providence de nous placer. Notre mission est ici de souffrir et de prier pour notre cher pays. La violence seule arrêtera la prière sur nos lèvres. » Cette lettre, sublime de dignité et de foi chrétienne est, dès le 15 avril, connue de toute la presse.
Contraints de quitter leur monastère, sous les protestations de la foule dauphinoise qui s’y oppose., les moines de la Grande Chartreuse ont dû trouver refuge en Italie. Leur monastère a été fermé et ses biens confisqués par l’État français. Une décision radicale qui a laissé des traces dans l’histoire de la communauté catholique et qui continue de susciter des débats.
Extrait du livre « CHARTREUSE, LA LIQUEUR », cité par le Vicomte de Vaulserre avant le départ des Chartreux pour l’Italie :
« Lorsque vous n’entendrez plus tinter les cloches de nos villages, rappelez-vous que vous avez laissé, en Isère et en Savoie, une multitude d’amis pleins de piété et de reconnaissance pour les saints ermites de la Chartreuse. »
Pour en savoir plus sur le sujet, nous vous recommandons chaudement de vous plonger dans « L’Histoire de l’expulsion des Chartreux en 1903« , une communication de M. François de Colbert, membre correspondant. Cette lecture vous permettra d’approfondir vos connaissances sur cet événement historique important.
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