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Selon les informations d’Al Jazeera, la charte, baptisée « Alliance des États du Sahel », a été signée lors d’une cérémonie solennelle samedi dernier, obligeant les signataires à apporter une assistance mutuelle, y compris sur le plan militaire, en cas d’attaque dirigée contre l’un d’entre eux. Cette alliance stipule également que toute atteinte à la souveraineté ou à l’intégrité territoriale de l’une des parties signataires sera considérée comme une agression contre les autres.
Les parties signataires s’engagent à prévenir, gérer et résoudre tout conflit armé ou autre menace susceptible de porter atteinte à l’intégrité territoriale ou à la souveraineté de l’un des pays membres de l’Alliance, en privilégiant des solutions pacifiques et diplomatiques. Cependant, elles sont prêtes à recourir à la force en cas de nécessité pour rétablir la paix et la stabilité.
Assimi Goita, le chef militaire du Mali, a exprimé son engagement envers cet accord via les réseaux sociaux :
« J’ai signé aujourd’hui avec les chefs d’État du Burkina Faso et du Niger la charte Liptako-Gourma instituant l’Alliance des États du Sahel, dans le but d’établir un cadre de défense collective et d’assistance mutuelle. »
La région de Liptako-Gourma, située à la jonction des frontières du Mali, du Burkina Faso et du Niger, a été le théâtre de violents conflits armés ces dernières années.
Le ministre malien de la Défense, Abdoulaye Diop, a souligné que cette alliance comportera à la fois des dimensions militaires et économiques, tout en mettant l’accent sur la lutte conjointe contre le terrorisme dans les trois pays.
Depuis l’éruption de la rébellion armée dans le nord du Mali en 2012, celle-ci s’est propagée au Niger et au Burkina Faso en 2015. Ces trois États étaient déjà membres de la Force conjointe du G5 Sahel, soutenue par la France et comprenant également le Tchad et la Mauritanie, créée en 2017 pour combattre les groupes armés affiliés à Al-Qaïda et à l’État islamique dans la région.
En outre, ces pays ont connu des coups d’État depuis 2020, notamment au Niger où l’armée a renversé le président Mohamed Bazoum en juillet. Cette situation a créé des tensions entre les dirigeants militaires locaux et les organisations régionales telles que la CEDEAO, qui avait initialement menacé d’intervenir militairement au Niger après le coup d’État, mais qui a récemment atténué son discours belliqueux.
En réaction, le Mali et le Burkina Faso ont averti que toute opération militaire étrangère serait considérée comme une « déclaration de guerre« . Les relations entre la France et ces trois États se sont également détériorées depuis ces récents bouleversements, conduisant au retrait des troupes françaises du Mali et du Burkina Faso.
Pendant ce temps, le Mali a été le théâtre d’une reprise des hostilités, avec des groupes armés en grande partie touaregs, menaçant ainsi un accord de paix datant de 2015. La région du Sahel reste un foyer de tensions, mais l’Alliance des États du Sahel vise à renforcer la coopération et la sécurité dans cette zone instable.
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