Actualités internationales

Des enregistrements de pleurs de bébés diffusés par des drones israéliens pour attirer et abattre des civils à Gaza

Un rapport dénonce les nouvelles méthodes d'intimidation psychologique employées par l'armée israélienne dans le camp de réfugiés de Nuseirat à Gaza, qui visent à attirer les civils pour ensuite les abattre froidement.

mise à jour le 18/04/24

Un rapport de l’Observatoire euro-méditerranéen des droits de l’homme dénonce les nouvelles méthodes d’intimidation psychologique employées par l’armée israélienne dans le camp de réfugiés de Nuseirat à Gaza.

Un rapport glaçant de l’Observatoire euro-méditerranéen des droits de l’homme dévoile de nouvelles pratiques d’intimidation psychologique employées par l’armée israélienne dans le camp de réfugiés de Nuseirat, situé au cœur de la bande de Gaza. Ces méthodes, qui s’inscrivent dans le cadre d’un génocide perpétuel depuis le début des hostilités le 7 octobre dernier, visent à attirer les civils pour ensuite les abattre froidement.

Selon Al Jazeera, l’Observatoire a recueilli des témoignages poignants de résidents du camp, qui rapportent avoir entendu, tard dans la nuit de dimanche à lundi, des pleurs de nourrissons et des cris de femmes en détresse. Poussés par leur instinct de secourir les personnes en danger, certains d’entre eux se sont précipités vers la source du son, avant d’être froidement abattus.

Il s’est avéré par la suite que les sons entendus étaient des enregistrements diffusés par des drones quadrirotor israéliens, dans le but de pousser les civils à quitter la sécurité de leurs foyers et à s’exposer dans les rues, où ils étaient alors directement visés par des tireurs d’élite.

Les témoignages recueillis par l’Observatoire font état d’autres méthodes d’intimidation psychologique, telles que la diffusion de bruits de tirs, d’affrontements armés et d’explosions, ainsi que le déplacement de véhicules militaires. À d’autres moments, des chansons en hébreu et en arabe étaient diffusées, toujours dans le but d’effrayer les civils qui vivaient dans l’obscurité totale la nuit et avec des difficultés de communication avec le monde extérieur.

Un jeune homme de 20 ans, résident du camp et qui a préféré garder l’anonymat, a raconté :

« Nous étions assis la nuit dernière lorsque nous avons entendu des voix de femmes et de filles crier à l’aide. Nous sommes sortis pour voir ce qui se passait et nous n’avons trouvé personne, mais un drone quadrirotor était là. Ils nous ont tiré dessus directement. » Il ajoute : « Je me suis enfui à l’intérieur et deux personnes juste devant moi ont été grièvement blessées à la tête. Nous n’avons pas pu leur porter secours à cause des tirs continus, nous avons donc appelé une ambulance. »

Une femme âgée d’une soixantaine d’années a également rapporté avoir entendu des bruits de tirs nourris, suivis de voix de femmes criant que leurs enfants étaient blessés et demandant de l’aide. Elle explique :

« Ce son a continué pendant environ 15 minutes, mais aucun de nous n’a quitté la maison, car nous savions qu’il s’agissait d’enregistrements diffusés par des drones, et parce qu’il était très tard. »

L’Observatoire souligne que cette intimidation psychologique coïncide avec de violentes attaques militaires menées par l’armée israélienne, avec des bombardements d’artillerie et aériens, ainsi que des tirs de mitrailleuses depuis des hélicoptères, des chars et des drones de type quadrirotor. Ces attaques, aléatoires, intenses et continues, ont fait des dizaines de morts et de blessés parmi les civils, dont des femmes et des enfants.

Selon l’Observatoire euro-méditerranéen, les attaques militaires menées par l’armée israélienne dans le camp de Nuseirat visent notamment toute personne se déplaçant simplement dans la rue ou regardant par les fenêtres, ainsi que certains résidents civils alors qu’ils tentaient de fuir ou d’explorer ce qui se passait à proximité des maisons et des centres d’hébergement.

Les bombardements et les tirs s’intensifient tout au long de la nuit, ciblant directement et délibérément les zones résidentielles surpeuplées et les installations civiles, telles que les mosquées et les écoles abritant des personnes déplacées. Les populations civiles sont délibérément visées dans le but de les tuer et de les blesser.

L’Observatoire met en garde contre « le danger des méthodes immorales et inhumaines mises en œuvre par l’armée israélienne contre la population civile de la bande de Gaza, qui s’étendent de jour en jour et qui leur causent de graves dommages psychologiques et physiques, à la lumière de la criminalité continue du génocide dans la bande de Gaza. »

L’Observatoire confirme que les meurtres délibérés et illégaux, ainsi que les exécutions extrajudiciaires perpétrés par l’armée israélienne contre des civils palestiniens, violent leur droit à la vie, conformément au droit international des droits de l’homme. Ces actes sont considérés comme des violations graves des Conventions de Genève et comme des crimes de guerre et crimes contre l’humanité, conformément au Statut de Rome de la Cour pénale internationale.

L’Observatoire souligne que les attaques et les bombardements de l’armée israélienne contre des zones résidentielles et des bâtiments sans défense, ainsi que ses forces dirigeant délibérément des attaques militaires contre des sites civils et leurs infrastructures, sont tous considérés comme des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité en vertu du Statut de Rome et appellent à une responsabilité internationale immédiate.

Enfin, l’Observatoire fait référence à la déclaration publiée hier par des experts des Nations Unies, qui appellent Israël et tous les pays qui lui ont permis de commettre ses crimes ayant conduit à la destruction sans précédent de la bande de Gaza, à payer une compensation pour tous les dommages causés.

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