L’analyse stratégique
Au niveau stratégique, le contexte est celui d’une guerre mondiale hybride, où la confrontation directe des principales puissances est freinée par le risque de destruction mutuelle assurée. Depuis 1945, seul un État nucléaire peut être véritablement souverain et défendre son intérêt vital premier, à savoir son territoire. La dissuasion nucléaire française, élaborée dans les années 60, repose sur la stratégie du faible au fort, où un nombre suffisant d’armes nucléaires permet de dissuader un adversaire. Cette situation d’aporie stratégique conduit à de nouvelles formes de conflictualité, telles que les armes furtives et la guerre de subversion.
L’analyse politique
Au niveau politique, la séquence actuelle est marquée par la priorité donnée à l’arraisonnement de l’Eurasie et l’endiguement des rivaux stratégiques eurasiatiques des puissances atlantistes. Dans ce contexte, de nombreux conflits contemporains peuvent être analysés comme des fronts de cette guerre mondiale hybride entre les États-Unis et l’Eurasie.
L’analyse métapolitique
Enfin, au niveau métapolitique, le choc actuel peut être compris comme une ligne de fracture entre les puissances globalistes, qui placent au cœur de leur orientation stratégique l’élaboration d’une fédération mondiale ou d’un État mondial, et les puissances réalistes, qui considèrent que l’État reste l’acteur stratégique des relations internationales. Cette ambiguïté au sein de l’idéalisme globaliste conduit à mener une guerre mondiale perpétuelle contre les ennemis de la société ouverte, au nom d’un projet de paix perpétuelle qui nécessite une inclusion progressive mais forcée de toute l’humanité au sein d’une autorité mondiale supraétatique et postpolitique.
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