Prison ferme pour non-respect du confinement : le Covid frappe après 19 heures !

mise à jour le 26/07/22

« Rien peut-être ne rend plus sensible le formidable recul qu’a subi le monde depuis la Première Guerre mondiale que les restrictions apportées à la liberté de mouvement des hommes et, de façon générale, à leurs droits. Avant 1914 […] chacun allait où il voulait et y demeurait aussi longtemps qu’il lui plaisait. » 

Stefan Zweig, Le monde d’hier. Souvenirs d’un Européen (1942)


Voici les derniers faits (divers) sur les infractions au couvre-feu dont la presse régionale rend compte avec délectation dans son style bien à elle.

A Lure, il ose se rendre dans un supermarché !

Contrôlé par les gendarmes à Lure, l’individu se rendait dans un supermarché. C’est le jour de son anniversaire qu’il entend fêter avec un ami. Problème : l’horaire figurant sur son attestation de déplacement est erroné. Les militaires estiment que le document n’est pas conforme. En outre, ils s’aperçoivent que l’homme, 26 ans, est coutumier du fait. Il a été verbalisé à plus de trois reprises dans un délai de 30 jours pour « violation des interdictions ou obligations édictées dans une circonscription territoriale où l’État d’urgence sanitaire est déclaré ». Interrogé par les gendarmes, il expliquera souffrir de la solitude, avoir du mal à rester seul, enfermé à son domicile.

Deux mois fermes et 3 750 € d’amende 

Le procureur de la République de Vesoul pointe une difficulté à respecter le cadre légal, de nombreux avertissements étant restés vains. Le magistrat demande néanmoins deux mois de prison ferme. Réquisition suivie, bien sûr, par le tribunal.

Incroyable ! Il se promène à Luxeuil-les-Bains !

Le prévenu de 24 ans a enfreint les règles du confinement à quatre reprises en moins de 30 jours à Luxeuil-les-Bains. Le 23 avril 2020, il est contrôlé, à pied, avec sa compagne. Attestation de déplacement non conforme ! Les gendarmes découvrent que le mis en cause a déjà été verbalisé, et ce à trois reprises pour des déplacements interdits en période de confinement. Invité à se justifier, il dit « avoir besoin d’air. » Puis il s’agace : « Mettez-moi autant d’amendes que vous voulez, je suis au RSA, je ne paierai pas ! » Délinquant et profiteur !

Deux mois fermes et 3 750 € d’amende 

Le procureur de la République de Vesoul remarque avec tristesse une défiance à l’égard des gendarmes et de l’institution judiciaire. Pour le faire changer d’opinion, il demande deux mois de prison ferme, avec en prime 3750 euros d’amende pour quatre infractions en moins de 30 jours ! Réquisition suivie par le tribunal.

Après l’heure, c’est plus l’heure, même à Jarville

Les policiers arrêtent et placent en garde à vue, un homme pour la quatrième fois contrôlé en infraction pour non-respect du couvre-feu. Avec deux autres individus, il était à bord d’une voiture à Jarville dans l’agglomération de Nancy à 23h45 sans pouvoir justifier d’une dérogation.

Deux mois avec sursis et 3 750 € d’amende

Le procureur de la République de Nancy, clément, a demandé le sursis. Le récidiviste de Jarville n’a donc été condamné qu’à deux mois de prison avec sursis. Ce jeune homme, inconnu de la justice, avait été verbalisé trois fois du 8 au 9 janvier. Aux deux mois de prison, s’ajoutent donc les 3750 euros d’amende pour trois infractions en 30 jours. Il a de la chance, car la loi prévoit jusqu’à six mois de prison. 

Balade à Agde en voiture après l’heure

Un homme de 25 ans, qui se trouvait en voiture à Agde (Hérault) après l’heure du couvre-feu, a été interpellé par la police et placé en garde à vue, selon un communiqué du procureur de Béziers« Il avait donné aux policiers des explications fantaisistes alors même qu’il avait déjà été verbalisé à trois reprises courant février et mars 2021 pour avoir violé le couvre-feu », ajoute le parquet.

Trois mois fermes + 3 750 € d’amende

Le jeune homme, déjà condamné à plusieurs reprises pour des faits d’une autre nature, a été jugé en comparution immédiate et condamné à trois mois de prison ferme avec mandat de dépôt. 

Dans son communiqué, le parquet assure sans honte qu’il « continuera à faire preuve de fermeté à l’encontre des personnes ayant décidé de violer délibérément et de manière réitérée les règles sanitaires ayant pour objet de lutter contre la pandémie ».

Les droits de l’Homme ? Pas après 19 heures

Du temps des concierges au XIXe siècle, les locataires tiraient un cordon pour se faire ouvrir la porte le soir. Ils pouvaient sortir et rentrer ! Heureux temps ! On vous rappelle un texte considéré un peu désuet, mais auquel nous, on tient :

1. Toute personne a le droit de circuler librement et de choisir sa résidence à l’intérieur d’un Etat.
2. Toute personne a le droit de quitter tout pays, y compris le sien, et de revenir dans son pays.

Déclaration universelle des droits de l’homme de 1948, Art. 13.

 

Jacqueline pour Le Média en 4-4-2.

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