La Pologne annonce qu’elle n’armera plus l’Ukraine, estimant que ce pays est « dangereux » et qu’il est « en train de se noyer »

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Par Tyler Durden,

Le Premier ministre polonais, Mateusz Morawiecki, a annoncé que la Pologne ne fournira plus d’armes à l’Ukraine, préférant se concentrer sur sa propre défense. Cette décision intervient après une escalade de tensions, symbolisée par la convocation de l’ambassadeur d’Ukraine à Varsovie suite à des différends sur les livraisons de céréales. Pendant plus d’un an et demi, la Pologne était l’un des plus ardents partisans de Kiev dans le conflit ukraino-russe.

Cette volte-face majeure pose la question : Est-ce le début de la fin ? Les négociations de paix et la possibilité de concessions territoriales dans le Donbass deviennent-elles inévitables à ce stade ?

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Les relations entre la Pologne et l’Ukraine ont atteint un niveau de tension sans précédent au cours des dernières 48 heures, suite à l’implication de Varsovie dans la prolongation de l’interdiction des exportations de céréales vers l’Ukraine par plusieurs pays de l’UE. Cette situation a suscité la colère et l’indignation persistante des agriculteurs polonais, qui sont affectés par l’arrivée de blé ukrainien bon marché sur le marché polonais.

Le contexte de cette escalade est crucial, car la Pologne se prépare à des élections législatives le 15 octobre. L’enthousiasme pro-Kiev qui caractérisait les relations entre les deux pays a radicalement changé, qualifiant l’Ukraine de « personne en train de se noyer », blessant son sauveur potentiel. Les responsables polonais ont même menacé d’élargir l’interdiction sur les produits alimentaires ukrainiens. Dans le même temps, le président ukrainien Volodymyr Zelenskyy a accusé les alliés de l’UE qui interdisent les importations de céréales ukrainiennes d’aider la Russie.

Aujourd’hui, les responsables polonais, cherchant à gagner les élections législatives du mois prochain avec le soutien des agriculteurs, expriment leur consternation face aux dernières mesures prises par l’Ukraine, notamment la plainte déposée auprès de l’Organisation mondiale du commerce concernant l’interdiction des céréales ukrainiennes en provenance de Pologne et de deux autres pays de l’UE.

Poland’s elections are Oct. 15… https://t.co/DRwG37xGut

— Mark MacKinnon (@markmackinnon) September 20, 2023

Lors de la réunion de l’Assemblée générale de l’ONU, le président polonais Andrzej Duda a surpris par sa franchise et sa concision en déclarant : ‘L’Ukraine se comporte comme une personne qui se noie et s’accroche à tout ce qui est disponible’. Il a poursuivi en disant : ‘Une personne qui se noie est extrêmement dangereuse, capable de vous entraîner dans les profondeurs… il suffit de noyer le sauveteur’.

Ces propos, prononcés devant les journalistes, ont certainement eu un impact, étant donné les pertes subies par l’Ukraine sur le champ de bataille et son actuelle contre-offensive infructueuse. Cependant, il est important de les considérer dans le contexte politique intérieur en Pologne, comme l’a souligné The Hill :

L’opinion publique sur cette question a commencé à s’éroder, ce qui place le parti au pouvoir dans une position délicate à l’approche des élections serrées d’octobre. L’extrême droite, représentée par le parti Confédération, espère capitaliser sur ce déclin de soutien au sein du pays.

Selon Reuters, un récent sondage a révélé que le soutien aux réfugiés ukrainiens est passé de 91 % au début de la guerre à seulement 69 % récemment. La même enquête indique qu’un quart des Polonais s’opposent désormais au soutien aux réfugiés, par rapport à seulement 4 % en début d’année 2022.

En réponse à l’interdiction des céréales, le président Zelensky, lors de son discours à l’ONU, a exprimé sa préoccupation quant au comportement ‘alarmant’ de ses alliés concernant l’interdiction d’importations, sans toutefois nommer explicitement la Pologne. Par ailleurs, le gouvernement ukrainien a annoncé son intention de porter plainte contre Varsovie auprès de l’Organisation mondiale du commerce, tout en évoquant la possibilité d’imposer un embargo sur les produits alimentaires polonais, notamment les oignons, les tomates, le chou et les pommes.

Tous ces événements récents ont contribué à créer une véritable crise diplomatique pour Zelensky, qui survient à un moment particulièrement délicat, alors qu’il se trouve à Washington.

Pour récapituler, voici quelques-uns des développements et revers majeurs de ces derniers jours seulement :

• Zelensky a licencié au moins six hauts responsables de la défense pour corruption , après avoir récemment limogé le ministre de la Défense de longue date, Oleksii Reznikov, dans le cadre d’une enquête pour corruption.
• La porte-parole transgenre américaine des Forces de défense territoriales ukrainiennes, Sarah Ashton-Cirillo, a été suspendue indéfiniment par l’armée ukrainienne dans une débâcle embarrassante .
• Le New York Times a publié un article selon lequel un missile tiré par l’Ukraine – et non par la Russie  –  avait frappé un marché civil très fréquenté… marquant une volte-face inattendue des médias de l’establishment. 
• Biden n’a pas encore promis de nouvelles armes pour l’Ukraine, puisque Zelensky est aux États-Unis, et des informations indiquent que les missiles à longue portée ATACMS ne seront pas approuvés.

Selon le dernier rapport rapport publié mercredi :

L’octroi d’une nouvelle aide pour renforcer la défense de l’Ukraine contre la Russie, même plus tard cette année, s’annonce plus difficile que jamais.

Plusieurs obstacles se dressent sur cette voie : les républicains à la Chambre des représentants expriment des doutes quant à l’octroi de nouveaux fonds. De plus, leur dysfonctionnement interne menace de provoquer la fermeture du gouvernement, une décision qui ne rapprocherait certainement pas Zelensky de l’obtention des milliards demandés par l’administration Biden. Au Sénat, les républicains sont divisés quant à la poursuite de l’aide humanitaire, estimant que le reste de l’Europe devrait intensifier ses efforts.

Semblant pleinement conscient que le soutien financier américain pourrait diminuer, Zelensky a rencontré à New York des représentants des grandes banques, des fonds spéculatifs et des investisseurs privés de premier plan. Selon Fox Business, ces réunions font partie d’une initiative plus vaste visant à sécuriser des investissements pour la reconstruction de l’Ukraine et la réparation des infrastructures endommagées :

La réunion a été organisée par JPMorgan, la grande banque qui conseille financièrement Zelensky dans ses efforts pour attirer des capitaux privés vers un nouveau fonds d’investissement destiné à la reconstruction des infrastructures ukrainiennes détruites pendant le conflit avec la Russie, selon des sources proches du dossier.

Plus tôt dans la journée, Zelensky a eu une rencontre privée avec le PDG de BlackRock, Larry Fink, le plus grand gestionnaire d’actifs au monde, qui a également conseillé Zelensky sur la manière d’attirer des fonds du secteur privé américain pour l’effort de reconstruction.

La liste des invités comprenait, selon les sources, William Ackman, le directeur du fonds spéculatif Pershing Square Capital ; Ken Griffin, de l’empire d’investissement Citadel ; Jonathan Gray, président et directeur de l’exploitation de la société de capital-investissement Blackstone ; Philipp Hildebrand, vice-président de BlackRock ; Michael Bloomberg, ancien maire de New York et fondateur de Bloomberg LP ; et Eric Schmidt, ancien PDG de Google et actuellement directeur de Schmidt Futures, une organisation philanthropique.

Speaker Kevin McCarthy, facing a right-wing rebellion in his ranks and mounting GOP resistance to aiding Ukraine, has declined to convene a forum for President Volodymyr Zelensky to address members of the House on Thursday during a visit to Capitol Hill. https://t.co/mDEH1yGpJS

— The New York Times (@nytimes) September 20, 2023