Des permissions et remises de peine pour les détenus vaccinés en Guadeloupe

mise à jour le 19/08/21

Un document vient d’émerger sur les réseaux sociaux, il s’agit d’un formulaire où les prisonniers guadeloupéens du Centre Pénitentiaire de Baie-Mahault sont invités à renseigner des informations personnelles. Sur ce formulaire, l’Agence régionale de santé semble très au courant de la marche à suivre : « En accord avec l’ARS Guadeloupe, l’Unité du Centre Pénitentiaire de Baie-Mahault propose à toutes les personnes en détention, la vaccination contre le virus COVID 19 ». Jusqu’ici rien d’anormal. Sauf quand on lit la petite phrase juste avant la date et la signature : « L’attestation de vaccination sera prise en compte dans les dossiers de demande de permission, d’aménagement de peine et d’octroi des RPS (réductions de peine supplémentaires). »

Vous ne rêvez pas, il sera tenu compte de la vaccination contre le Covid-19. Nous sommes face à un chantage des plus odieux, ce qui n’est pas du goût de Force Ouvrière Bémao qui accuse le directeur de détention de faire du porte-à-porte au sein des différents quartiers du centre pénitentiaire. Il tente par tous les moyens de recruter des adeptes de la vaccination par le biais d’un document sorti de nulle part. Force Ouvrière de Bémao se demande pour qui travaille le directeur « l’ARS ? le CHU ? les fabricants de vaccins ? ou l’administration pénitenciaire ? »

Force est de constater que le pouvoir en place ne recule devant rien pour inciter les gens à se faire vacciner. On est bien loin de la réponse du garde des Sceaux et ministre de la Justice Eric Dupond-Moretti à la question « Est-ce que les détenus ont le droit de refuser les vaccins à l’AstraZeneca ? » Le garde des Sceaux avait alors affirmé : « Les détenus ne sont pas des cobayes ! Ils ont le droit de refuser la vaccination. C’est une question de dignité » ! La dignité semble s’être évadée de la prison de Baie-Mahault et les cobayes sont dans les murs.

Le ministère de la Justice a fait retirer ce document. Les juges ne sont pas au courant, l’ARS ne communique pas. Reste plus que le directeur pour porter la responsabilité. Deux cents détenus, qui vont se faire vacciner suite au formulaire, ont donné leur consentement « éclairé » par l’espoir d’une remise de peine. 

Marcel pour Le Média en 4-4-2

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