Refaat Alareer, éminent poète palestinien et professeur de littérature anglaise à l’université islamique de Gaza, a perdu la vie lors d’une frappe israélienne dans la nuit du 7 au 8 décembre 2023. Figure de proue d’une nouvelle génération d’écrivains de Gaza, Alareer était engagé à raconter l’histoire de sa région en anglais.
« Mon coeur est brisé, mon ami et mon collègue Refaat Alareer a été tué avec sa famille il y a quelques minutes (…) Je n’arrive pas à y croire. Nous aimions chacun cueillir des fraises ensemble », a écrit sur Facebook son ami, le poète gazaoui Mosab Abu Toha.
Son décès, survenu lors de raids meurtriers, a été largement déploré par ses proches et la communauté littéraire internationale. Cofondateur du projet « We are not numbers [Nous ne sommes pas des numéros], » il avait contribué à mettre en lumière la réalité palestinienne à travers des récits anglophones. Son influence s’étendait au-delà des frontières, suscitant des hommages de collègues, d’amis, et de médias internationaux, tels que « Literary Hub. »
‘If I Must Die, Let It Be a Tale’
Refaat Alareer @itranslate123 pic.twitter.com/bdgQtsacOb— Ramy Abdu| رامي عبده (@RamAbdu) December 22, 2023
Refaat Alareer, en plus d’enseigner la littérature anglaise, avait édité le livre « Gaza writes back, » une compilation de chroniques sur la vie à Gaza écrites par de jeunes auteurs palestiniens. Son engagement envers sa région était palpable, comme en témoigne son refus de quitter le nord de la bande de Gaza lors d’une offensive terrestre israélienne antérieure. Il avait partagé ses pensées et ses émotions à travers des poèmes poignants, dont le célèbre « If I must die. » Sa mort laisse un vide immense dans la communauté littéraire et représente une perte tragique pour la Palestine.
Refaat Alareer a perdu la vie dans une frappe aérienne israélienne le 6 décembre 2023, à l’âge de 44 ans, laissant dans le deuil sa femme et ses six enfants. La même attaque a également coûté la vie à son frère Salah, son fils Mohammed, ainsi qu’à sa sœur Asmaa et à trois de ses neveux et nièces (Alaa, Yahia et Mohammed).
Voici son dernier poème, écrit pendant cette guerre :
« Si je dois mourir » de Refaat Alareer
« Si je dois mourir,
tu dois vivre
pour raconter mon histoire,
pour vendre mes affaires,
afin d’acheter un morceau de tissu
et quelques ficelles,
(fais qu’il soit blanc avec une longue traine)
pour qu’un enfant, quelque part à Gaza,
scrutant le paradis,
en attendant son père parti en un souffle –
sans dire adieu à personne,
pas même à sa chair,
pas même à lui-même –
voit le cerf-volant, mon cerf-volant que tu as fait,
s’envoler au-dessus de lui
et pense un instant qu’un ange est là
pour ramener l’amour.
Si je dois mourir, que ce soit
pour apporter de l’espoir.
Que ce soit un conte. »
Vous pouvez découvrir les vidéos de Refaat Alareer sur sa chaîne YouTube dédiée : lien vers la chaîne YouTube de Refaat Alareer.
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