Le volontarisme au cœur de l’ingénierie sociale
Lucien Cerise commence par éclaircir les racines historiques de l’ingénierie sociale. Il évoque ses origines remontant au 19e siècle, où des ingénieurs français envisageaient d’appliquer des techniques de transformation, similaires à celles utilisées dans les disciplines scientifiques, sur la société. Cette approche scientifique visait à décrire puis agir sur la matière vivante de la société, distinguant ainsi l’ingénierie sociale des sciences humaines et sociales plus traditionnelles.
Le piratage psychologique
Une seconde couche historique est soulignée par Lucien Cerise, émanant du milieu du piratage informatique. Il a cité l’exemple de Kevin Mitnick, célèbre pour son approche de cibler l’utilisateur plutôt que la machine elle-même, opérant un piratage psychologique basé sur l’usurpation d’identité et l’abus de confiance. Cette stratégie, symbolisée par des termes tels que le phishing, a démontré comment la manipulation psychologique devient un outil de cybercriminalité, marquant ainsi une évolution de l’ingénierie sociale.
Le débat entre approches totalitaires et libérales
D’un côté, l’ingénierie sociale totalitaire, illustrée par des régimes du 20e siècle cherchant à façonner un « homme nouveau », et de l’autre, une vision plus modeste et libérale, préconisant la rationalité individuelle et l’autorégulation du marché. Cette dichotomie a été rapprochée de la distinction faite par Karl Popper entre une ingénierie sociale limitée et une approche totalitaire, tout en soulignant les liens entre cette pensée et la vision contemporaine de l’ingénierie sociale à l’échelle mondiale, telle qu’illustrée par George Soros et sa fondation Open Society.
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