Le comte Folke Bernadotte qui sauva 15 000 prisonniers des camps de concentration sera assassiné par un juif sioniste

Folke Bernadotte, c'est l'histoire méconnue d'un homme qui a laissé une empreinte indélébile en tant que sauveur de vies et médiateur infatigable dans le conflit Israël/Palestine. Son parcours extraordinaire mêle héroïsme, pacifisme et une tentative courageuse de réconciliation, mais il fera face à l'opposition farouche de l'extrémisme sioniste, aboutissant à son assassinat commandité par celui qui deviendra premier ministre israélien.

mise à jour le 04/04/24

Le legs de Folke Bernadotte : De la libération des camps à son triste assassinat à Jérusalem

Folke Bernadotte, né le 2 janvier 1895 à Stockholm, était un diplomate suédois dont le parcours extraordinaire est marqué par un héroïsme indéniable et un engagement sans faille en faveur de la paix. Vice-président de la Croix-Rouge suédoise, il s’est révélé être un acteur clé pendant la Seconde Guerre mondiale, négociant avec succès la libération de 15 000 prisonniers des camps de concentration.

En tant que responsable de l’opération des « Bus blancs », Folke Bernadotte a orchestré l’évacuation de déportés vers des hôpitaux suédois, libérant ainsi environ 15 000 personnes de l’enfer des camps de concentration. Ces actions humanitaires ont valu à Bernadotte une immense popularité et ont cimenté son statut de sauveur de vies.

Malheureusement, le 17 septembre 1948, à Jérusalem, Folke Bernadotte a été tué à bout portant, avec l’officier qui l’accompagnait, le colonel français André Sérot, chef des observateurs des Nations unies à Jérusalem. Ces attaques ont été perpétrées par des membres du groupe terroriste juif sioniste Lehi, — dit groupe Stern. Ce groupe est alors dirigé par Yitzhak Shamir, futur cadre supérieur du Mossad en 1955 qui sera député de la droite israélienne en 1973, avant de devenir le président de la Knesset en juin 1977, lors de la première victoire du bloc de droite en Israël et qui deviendra également premier ministre de l’État d’Israël en 1983/1984 puis à nouveau de 1986 à 1992.

Crédit photo : Yitzhak Shamir en 1980. Le fichier est soumis à la licence Creative Commons Attribution-Share Alike 3.0.

Le 1er août 1948, Israël Eldad, un des trois dirigeants du Lehi, déclare, lors d’une réunion publique à Jérusalem :

« Les combattants pour la liberté d’Israël adressent une mise en garde aux observateurs des Nations unies [et] aux généraux de Bernadotte […]. Nous emploierons contre les représentants d’un pouvoir étranger les mêmes méthodes que nous avons employées contre les Britanniques ».

Selon les propos d’Israël Eldad, en août, la résolution d’assassiner Folke Bernadotte est adoptée par les trois leaders du Lehi, constituant alors le sommet du pouvoir au sein de l’organisation, avec la participation d’Yitzhak Shamir, de Nathan Yalin-Mor et d’Israël Eldad.

Pierre Gaillard, délégué du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) en Palestine, a témoigné des jours qui ont précédé l’assassinat de Bernadotte. Il a souligné que le comte était loin d’être le bienvenu en raison d’une virulente campagne de presse en Israël. Des affichettes répandues dans tout le pays indiquaient clairement l’hostilité envers lui.

Bernadotte, descendant de la royauté suédoise en tant que petit-fils du roi Oscar II et neveu du roi Gustave V, était le fils du prince Oscar Bernadotte, comte de Wisborg, et d’Ebba Munck af Fulkila. Son héritage est indéniable, laissant une empreinte significative grâce à ses actions humanitaires et diplomatiques pendant cette période sombre de l’histoire.

Le 14 octobre 2005, plusieurs anciens déportés politiques rédigent une lettre :

« Au nom du gouvernement suédois, Folke Bernadotte et les équipages des « Bus blancs » accomplirent la plus grande action humanitaire de la Seconde Guerre mondiale. Le gouvernement suédois devrait au plus tôt ériger un monument en hommage à cette expédition. […] qui risquèrent leur vie dans cette expédition. »

En 1998, Folke Bernadotte a été honoré à titre posthume en recevant l’une des trois premières médailles Dag Hammarskjöld, décernées aux soldats de la paix de l’ONU qui ont perdu la vie en remplissant leurs fonctions.

Crédit photo : Monument en hommage à Folke Bernadotte à Krusau, Danemark (18 décembre 2006).

Un mémorial dédié à Folke Bernadotte se trouve à Uppsala, en Suède. Par ailleurs, la bibliothèque de l’université Gustavus Adolphus College à St. Peter, Minnesota, aux États-Unis, porte son nom.

Son histoire complexe mêle les aspects héroïques de son rôle pendant la guerre et les débats entourant sa médiation en Palestine. Folke Bernadotte reste une figure captivante, symbolisant les défis et les dilemmes moraux de son époque, tout en laissant derrière lui un héritage qui transcende les frontières nationales.

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