Austin Killips, une cycliste transgenre de 27 ans, a remporté le premier prix féminin au Tour of the Gila, une course sur route au Nouveau-Mexique. Une étape importante pour celle qui est originaire de Chicago, qui a également remporté une médaille en cyclo-cross féminin aux championnats nationaux américains et qui est maintenant pressentie pour participer au Tour de France Femmes et aux Jeux Olympiques de Paris l’été prochain.
Austin Killips a remporté près de 8 000 livres sterling (9 300 euros) en terminant première du classement général féminin, ainsi qu’un bonus de 800 livres (930 euros) en tant que « Reine des montagnes » soit un total d’environ 10 230 euros. A l’origine, homme biologique, celui qui a commencé le cyclisme en 2019 remporte le gros lot juste après avoir commencé un traitement hormonal, devançant ainsi toutes ses concurrentes féminines.
Loin d’être une inconnue, le nom de Austin Killips avait été mentionné pour la première fois en mars dernier, après avoir été cité par l’ancienne championne de cyclo-cross, Hannah Arensman, dans un dossier déposé à la Cour suprême expliquant pourquoi elle prenait sa retraite du sport à l’âge de 24 ans. Hannah Arensman avait perdu une place sur le podium face à Killips lors des finales nationales en décembre 2022 et avait ensuite accusé son adversaire transgenre de tricherie répétée. En effet, une vidéo montre le comportement inapproprié de la part du coureur transgenre qui n’hésitait pas à bousculer ses concurrentes lors des courses. Dans la vidéo ci-dessous on peut voir l’une des trois tentatives de faire chuter celle qui fut 35 fois vainqueur sur le circuit national de cyclocross, Hannah Arensman.
Forget the fact that AK is a biological male. He/She should have been DQ for this move which was only one of at least 3 attempts to put Arnesman into the tape. I was standing right there when one of the others happened. You can do better. pic.twitter.com/pySpaOXnty
— Tom Pearman (@TomHPearman) December 12, 2022
C’est dans ces conditions, entourée de coureuses transgenres biologiquement masculins, que la championne a décidé d’abandonner face à l’impossibilité de gagner contre des athlètes ayant un avantage hormonal masculin. A quoi bon s’entrainer ?
« Au cours des dernières années, j’ai dû courir directement avec des cyclistes masculins lors d’événements féminins. Au fur et à mesure que cela devenait une réalité, il devenait de plus en plus décourageant de m’entraîner aussi dur que je le fais pour finir par perdre face à un homme ayant l’avantage injuste d’un corps androgène qui lui confère intrinsèquement un avantage évident sur moi, peu importe à quel point je m’entraîne. J’ai décidé de mettre fin à ma carrière de cycliste. Lors de ma dernière course aux championnats nationaux de cyclo-cross UCI dans la catégorie élite féminine en décembre 2022, je suis arrivée en 4ème position, encadrée de chaque côté par des coureurs masculins classés 3ème et 5ème. Ma sœur et ma famille ont sangloté en voyant un homme finir devant moi, ayant été témoins de plusieurs interactions physiques avec lui tout au long de la course. »
L’ancienne cycliste canadienne et championne du monde de cross-country, Alison Sydor, a tweeté :
« Les règles actuelles de l’UCI qui permettent aux hommes de participer à des épreuves cyclistes féminines ne sont pas justes pour les athlètes féminines. Il est temps pour l’UCI d’admettre que la situation actuelle des règles est insoutenable.«
L’ancienne nageuse olympique britannique Sharron Davies a critiqué la décision de laisser Killips concourir :
« C’est plus que décevant. Les responsables devraient baisser la tête de honte. Une femme trans est et sera toujours un homme biologique. Un sentiment dans la tête d’une personne ne l’emporte pas sur une réalité. Nous le savons, mais nous ne le disons pas tous. Le sexe chez l’homme ne peut pas être changé. »
Le monde du cyclisme va-t-il suivre l’exemple de la natation en interdisant aux athlètes transgenres de concourir dans les compétitions féminines, à l’instar de Lia Thomas, nageuse transgenre qui n’a plus le droit de concourir contre les femmes ? En attendant, la polémique enfle et les femmes perdent toutes les compétitions.
Le Média en 4-4-2.