A-t-on encore le droit d’être malade en Macronie ?

En cette fin d'année 2023, la communauté médicale s'alarme face aux nouvelles directives de l'Assurance maladie, imposant aux médecins généralistes de limiter drastiquement les prescriptions d'arrêts de travail. Cette injonction, émanant des hautes sphères gouvernementales et relayée par la Sécu, suscite la révolte de six syndicats de médecins généralistes et du Collège de la Médecine Générale qui dénoncent des méthodes coercitives et des menaces de sanctions, entraînant un dilemme éthique.

mise à jour le 27/11/23

Loin de la priorité accordée à la santé des patients, l’impératif économique dicte désormais les pratiques médicales. Les praticiens se retrouvent confrontés à un ultimatum : adhérer aux procédures de mise sous objectif (MSO) et perdre la confiance de ses patients ou subir et faire subir à ses patients les conséquences de la mise sous accord préalable (MSAP), toutes deux contraignantes et potentiellement dommageables pour la relation médecin-patient.

La MSO contraint les médecins à contracter avec l’Assurance maladie et à s’engager à réduire un pourcentage précis de leurs prescriptions d’arrêts de travail. Le non-respect de ces engagements expose le médecin à des amendes moyennes de 7 332 euros, renouvelables périodiquement. Refuser la MSO n’est pas une issue, car cela entraîne l’application de la MSAP, soumettant chaque prescription d’arrêt de travail à l’approbation préalable du médecin-conseil de l’Assurance maladie. La MSO évite à la CPAM d’être engorgée par les demandes tout en faisant endosser le mauvais rôle par les médecins. « Dans notre expérience, explique un des membres de la Fédération des Médecins de France (FMF), 99 % des arrêts sont validés en MSAP, ce qui montre que ces procédures sont autant inutiles qu’inefficaces. » Un scandale que même un médecin de plateau comme Jérôme Marty, président de l’Union française pour une médecine libre (UFML), dénonce.

« L’Assurance maladie ne semble plus s’intéresser à la santé des patients. »
Un des 125 médecins

Cette coercition instaure une dynamique où le praticien se voit mis sous tutelle, réduisant son autonomie vis-à-vis des patients et lui imposant une responsabilité quant aux retards de paiement des indemnités journalières, placé sous le joug d’une pression professionnelle préjudiciable à la qualité des soins.

Ces pratiques suscitent un malaise grandissant au sein du corps médical, remettant en question la déontologie et la liberté d’exercice des médecins. Au-delà de l’impact financier, c’est la relation de confiance entre les patients et leurs médecins qui est mise à mal, transformée par des impératifs économiques aux dépens du bien-être des individus. Ce n’est pas la première fois que les politiques dictent leurs ordonnances aux médecins. Un refus non justifié d’arrêt de travail serait plus difficile à faire accepter aux malades qu’un refus de soin. On l’a vu quand les médecins se sont tus au moment où, par arrêté, la prescription d’azithromycine a été limitée aux personnes ayant réalisé un test prouvant qu’elles souffrent d’une angine. Non seulement en cas de covid, le médecin n’a plus le droit de le prescrire, mais son diagnostic est dévalorisé et soumis à un test pratiqué en pharmacie.

Face à ces pressions, les médecins réclament un réexamen de ces directives, plaidant pour une approche plus équilibrée entre impératifs budgétaires et prise en charge médicale appropriée, afin de garantir la primauté de la santé publique sur les considérations strictement financières.

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