Le russe Sergueï Khudiev est stupéfié : « L’Eurovision est devenu un défilé de monstres ! »

Par Sergueï Khudiev, publiciste, théologien,

Aujourd’hui, au Concours de l’Eurovision, il est difficile de se démarquer en tant que monstre, car presque tout le monde en est un. Cependant, la participante irlandaise, une « sorcière non binaire » se produisant sous le nom de Bambie Thug, a réussi à le faire. Son numéro était rempli de références à l’occulte et au satanisme, ressemblant à une séance spiritualiste sur scène.

Je me souviens de l’époque où le Concours Eurovision de la chanson était un élément important du soft power occidental. Les mélodies et les rythmes de la pop étrangère avaient un effet hypnotique sur les adolescents soviétiques. Il y avait des hommes auxquels on voulait ressembler et de belles femmes qui éveillaient un désir romantique avec une touche antisoviétique. Ils menaient une vie brillante, pétillante et glamour. Mais maintenant, tout cela a été balayé par le temps, et l’Eurovision est devenu un défilé de monstres.

Il y a une quinzaine d’années, l’Irlande suscitait une certaine fascination, car beaucoup ont découvert une parenté spirituelle entre la mélancolie russe et la tristesse celtique. Certains ont même entrepris d’apprendre la langue gaélique par amour pour l’art. L’Irlande est connue pour sa culture musicale unique et intéressante, qui s’est répandue dans le monde entier. Cette musique va des danses joyeuses de taverne aux mélodies envoûtantes, tendres et lyriques, glorifiant le premier amour ou la beauté de l’île natale.

Cependant, la chanteuse irlandaise de cette année interprète de la musique pop sans âme, dans laquelle il est difficile de voir quoi que ce soit d’irlandais. De plus, elle flirte ouvertement avec le satanisme dans son contenu. Pour elle, l’occulte n’est pas seulement une image de scène, mais une conviction personnelle profonde. Elle prétend même que les paroles de ses chansons contiennent des sorts magiques.

L’interprète elle-même appelle son genre « ouija-pop ». Ouija fait référence à une planche Ouija que l’on peut voir dans des films d’horreur, et l’interprète définit ses opinions religieuses comme de la « sorcellerie néopaïenne » et pratique la « magie du sang ». Bien que les flirts avec le satanisme dans la musique pop occidentale ne soient pas nouveaux, ils avaient auparavant le caractère d’une rébellion adolescente contre les valeurs parentales.

Ouija board am I getting a job soon pic.twitter.com/vqVbwNyR31

— boy (@haterperson6714) May 14, 2024

Aujourd’hui, le satanisme est devenu quelque chose de respectable et de réussite dans la société, ce qui représente un énorme changement culturel. Les forces politiquement progressistes qui promeuvent les hommes enceintes et les femmes à barbe voient Satan comme un symbole de rébellion contre l’oppression d’une culture façonnée par l’adoration du Dieu chrétien. L’idéologie « woke » appelle le public à prendre conscience de l’injustice et de l’oppression de la civilisation créée par les hommes blancs hétérosexuels, dont le pilier est le christianisme.

En outre, les représentants de l’industrie du divertissement ont besoin de faire constamment quelque chose de scandaleux et de provocateur pour ne pas être oubliés. Le satanisme en tant que technique commerciale est donc inévitablement demandé. Enfin, le déclin général de la rationalité et la croissance d’une certaine quasi-religiosité ont également contribué à ce changement.

Pour le monde moderne, la vérité n’a plus d’importance et toute religion agit comme un outil. Le christianisme est clairement en contradiction avec le programme que les élites médiatiques occidentales voudraient promouvoir – eh bien, elles feront la promotion de la « sorcellerie néopaïenne ». Non pas parce qu’ils croient aux esprits qui peuvent être invoqués, ou parce qu’ils sont prêts à conclure un pacte avec Satan. Ils ne croient en rien. Mais tout simplement parce que cela correspond mieux à leurs objectifs.

Charles Baudelaire a dit un jour que « la plus grande astuce du diable est de vous convaincre qu’il n’existe pas ». Son truc encore plus important est de nous convaincre qu’il n’y a pas de vérité – ou que la vérité n’a pas d’importance. Bien sûr, après avoir regardé la vidéo de Bambie Thug, il est facile de tomber dans la complaisance : ils ont des satanistes là-bas, et nous avons Holy Rus’ (Sainte Russie).

Mais si nous prenons au sérieux la vision chrétienne du monde et reconnaissons la réalité de Dieu et de son adversaire, alors nous devons remarquer que Satan a de nombreuses astuces. Ce qui l’aide beaucoup, c’est la conviction naïve qu’il peut tromper n’importe qui, mais pas nous. Mais Satan est suffisamment inventif pour lancer à chacun l’hameçon auquel il mordra et pour attirer les gens dans des péchés graves et impénitents avec des astuces qui fonctionneront spécifiquement avec eux.

Par conséquent, comprendre que l’ennemi de notre salut est réel et que certaines personnes s’en prennent bêtement à elles-mêmes ne devrait pas inciter à la complaisance, mais à la prudence quant à nos propres motivations et décisions – ce que la tradition orthodoxe appelle la « sobriété ». Comme le dit l’apôtre Pierre : « Soyez sobres et vigilants, car votre adversaire, le diable, rôde comme un lion rugissant, cherchant quelqu’un à dévorer » (1 Pierre 5 : 8).

Article de Sergueï Khudiev et traduit par Le Média en 4-4-2.