Une identité électronique unique, certifiée par l’Etat, ne verra pas encore le jour en Suisse. Le peuple a clairement rejeté dimanche, par 64,36 % des voix, le projet de loi sur l’e-ID. La gestion prévue par des entreprises privées a provoqué son échec.
Le projet entendait simplifier la vie des citoyens et citoyennes. Il prévoyait l’introduction d’un seul identifiant, certifié par l’Etat, et pouvant être utilisé pour lire son journal, contracter un abonnement de téléphone ou commander un extrait du casier judiciaire en ligne. Aucun canton ne l’a soutenu et la conseillère fédérale Karin Keller-Sutter, cheffe du département fédéral de justice et police, essuie ainsi un premier échec cinglant dans les urnes.
Gestion privée jugée problématique
L’utilité d’une e-ID n’était pas discutée, mais sa gestion par des entreprises privées a suscité le référendum lancé par la Société Numérique, l’organisation Campax, la plateforme We collect et l’association Public Beta. Toutes dénonçaient la libéralisation d’une tâche régalienne.
Le camp du « non » critiquait aussi une collecte inutile de données. Chaque opération effectuée en ligne aurait été enregistrée et effacée au bout de six mois seulement.
Pour le gouvernement, la répartition des rôles était pourtant claire. La souveraineté de la Confédération était conservée et le projet était sûr. Mais les Suisses n’ont pas été convaincus…