Soucieux de l’opinion des Français sur son action, le gouvernement a sorti les grands moyens pour écouter les réseaux sociaux. Un appel d’offres publié en décembre sur les « outils de social listening » vient de trouver preneur. Trois entreprises, dont deux étrangères, ont remporté un marché de 2,8 millions d’euros.
Où l'on apprend que Matignon dépense près de 3M€ pour écouter les réseaux sociaux et savoir ce que les internautes disent du gouvernement.
Marché attribué à trois entreprises : Visibrain, Talkwalker et Newswhip.https://t.co/TS3NpCKyFYhttps://t.co/eOpaFJfL34 pic.twitter.com/zhYicEbMAk
— Olivier Tesquet (@oliviertesquet) April 15, 2021
Trois entreprises
Le premier lot, consistant à la « veille en temps réel des espaces d’expression en ligne » a été attribué à la société Newswhip Media, basée à Dublin, pour un montant de 900 000 euros. Le troisième lot, d’un montant de 220 000 euros, a été accordé à la société luxembourgeoise Talkwalker, qui se chargera de mesurer « l’audience et l’influence des producteurs de contenus en ligne ».
C’est une PME française installée à Evry, Visibrain, qui a remporté le second et plus gros lot. Pour 1,7 million d’euros, il s’agit de mesurer « l’impact des contenus publics accessibles en ligne ». L’entreprise, qui compte parmi ses clients la SNCF, Total, Bouygues Telecom ou encore BNP Paribas, se targue également d’avoir été sollicitée pour la campagne de François Hollande en 2012.
« Contrôle numérique »
Nicolas-Dupont Aignan (Debout la France), candidat à la présidentielle, s’est indigné sur Twitter à la découverte de cet appel d’offres. « En un mot, il s’agit de surveiller tous les réseaux sociaux de France », résume-t-il. « Trois millions d’euros de nos impôts pour espionner les Français », poursuit-il, dénonçant le fait que deux entreprises étrangères aient obtenu une part de ce marché.
Révélation : le Gouvernement a lancé un appel d’offres pour « détecter, analyser et mesurer » les opinions politiques sur les réseaux sociaux… autrement dit pour surveiller les Français et les opposants ! Deux entreprises étrangères nous surveilleront… Contrôle numérique ? pic.twitter.com/v1uKlFy8M9
— N. Dupont-Aignan (@dupontaignan) April 15, 2021