Nous en sommes, paraît-il, au dépassement du pic d’une sixième vague, laquelle serait un ressac de la cinquième. Elle aurait commencé avec le sous-variant d’Omicron BA.2. Et nous n’en serions qu’à la quatrième dose. Il y a du retard à rattraper ! Le 10 mars, l’Institut Pasteur l’a expliqué de façon lumineuse aux lecteurs du Monde : « Le taux d’incidence repart légèrement à la hausse, parallèlement au taux de positivité, ce qui indique une augmentation des contaminations. »
Après le covid, place à la grippe aviaire
À Moscou, Xavier Moreau, analyste politico-stratégique est formel : dès la fin des hostilités en Ukraine, le Covid-22 fera son entrée en scène. Est-ce inéluctable ? Les médias semblent le confirmer : « Après la guerre en Ukraine, le sous-variant Omicron BA.2 laisse craindre une nouvelle vague en Europe ». Et s’ils se trompaient ? Et si le Coronavirus, vraiment à bout de souffle, était prêt à céder la place à un virus d’un autre genre ? celui de la grippe aviaire, par exemple ?
Le 8 avril, en effet, des foyers de grippe aviaire A(H5) ont été découverts à Labastide-du-Haut-Mont, Sousceyrac-en-Quercy, Machecoul-Saint-Même, Saint-Lumine-de-Coutais, Saint-Philibert-de-Grand-Lieu… D’inoffensifs villages, croyez-vous. Grave erreur ! ce sont des foyers d’infection hyper-pathogènes et des volailles tout ce qu’il y a de plus dangereuses. Et d’où vient-il ce virus ? Eh bien, il est né en Ukraine, on l’a vu apparaître justement dans des élevages de volailles. De là il s’est miraculeusement envolé vers des cygnes sauvages et des faucons, qui l’ont ensuite transmis au cours de leurs lointains voyages. Le porte-parole du ministère russe de la Défense prétend avoir reçu « des documents remis par les employés des laboratoires ukrainiens » supposés révéler « un projet américain sur le transfert d’agents pathogènes par des oiseaux sauvages migrateurs entre l’Ukraine et la Russie et d’autres pays voisins ».
Vous ne croyez pas les Russes ? Fiez-vous plutôt au site de l’ambassade américaine en Ukraine, qui dit la même chose et vous informe du « Programme de réduction des menaces biologiques ». Un programme sur lequel des scientifiques ukrainiens et américains planchaient ensemble (avant que Poutine ne vienne gâcher leur tranquillité). Ces études portaient sur l’« évaluation des risques de certaines maladies infectieuses aviaires potentiellement transportées par les oiseaux migrateurs au-dessus de l’Ukraine ».
La pandémie de peur, c’est mauvais pour la santé
Outre les explications embrouillées, faites pour qu’on ne comprenne rien et qu’on panique, nous devons affronter de sacrés périls. Après le péril jaune, la guerre froide, le communiste au couteau entre les dents, le terrorisme islamique, le grand remplacement, les armes de destruction massive, nous avons le coronavirus et l’attaque nucléaire. Et tant d’autres choses à craindre :
Faut-il craindre un rebond épidémique ?
Retour du gel : faut-il craindre des pénuries de gaz en France ?
5G Faut-il craindre une perturbation du trafic aérien en France ?
Guerre en Ukraine : huile, pain, viande… Faut-il craindre une pénurie de certains produits de consommation en France ?
On continue la vaccination même si…
Afin de définir les stratégies sanitaires de l’avenir, l’Assemblée nationale a organisé, le 3 février 2022, une audition publique sur « Quelles perspectives pour la pandémie de Covid-19 ? Faut-il faire évoluer la stratégie de lutte contre le virus ? » L’objectif était de récolter l’opinion d’éminents scientifiques comme Jean-François Delfraissy et Alain Fischer. Leur conclusion est la suivante : la suite de l’épidémie est bien difficile à imaginer ; elle dépend de nombreux facteurs dont la possible survenue d’un nouveau variant, totalement imprévisible. En attendant, la vaccination (avec dose de rappel) demeure une arme efficace. Traduction : on ne sait rien, mais on continue.
Jacqueline pour Le Média en 4-4-2.