Pour le médecin urgentiste Christophe Prudhomme, la situation sanitaire actuelle n’est pas catastrophique et ne nécessite pas de nouveau confinement. Selon lui, la technostructure «médico-administrative» est en partie responsable de la saturation des hôpitaux.
Je crois qu’il y a un affolement qui peut être compréhensible lorsque les gens sont sous pression et confrontés à une surcharge de travail. Il faut trouver des solutions.
Mais aujourd’hui, en examinant la situation, elle n’est pas catastrophique et n’a rien de comparable avec ce que l’on a connu au printemps dernier. Aujourd’hui en Île-de-France, nous avons 1 100 malades atteints du Covid en réanimation, 4 200 pour l’ensemble du territoire national, alors que nous étions montés à 7 500 de manière brutale, au printemps dernier.
Parmi ces « enfermistes », certains veulent peut-être éviter les sujets qui fâchent. Nous n’avons ouvert aucun lit de réanimation depuis janvier 2020, c’est-à-dire, juste avant la crise.
Moins de 1 200 lits de réanimation en Île-de-France pour l’une des premières métropoles mondiales et 12 millions d’habitants… Il y a un problème. Problème soulevé l’année dernière. La situation n’était donc pas imprévisible.
Par exemple l’Allemagne a 2,5 fois plus de lits que la France, depuis 2003. Nous sommes face à un gouvernement qui a une posture idéologique.
Aujourd’hui, l’hôpital n’arrive pas à répondre à une crise qui est sévère mais qui n’a rien de catastrophique. L’année dernière au niveau mondial, la mortalité concernant le Covid était à peu près de deux millions de personnes. C’est ce qui est provoqué par la tuberculose et le paludisme réunis, chaque année dans le monde.
En limitant les interactions sociales, on entraîne des conséquences sanitaires pour la population, qui risquent d’être supérieures aux dégâts provoqués par la Covid.