Législation

Réforme de l’assurance chômage : le gouvernement s’attaque de nouveau aux plus précaires

Le gouvernement envisage de durcir les conditions d'accès à l'indemnisation chômage, une mesure qui suscite de vives critiques de la part des syndicats. François Hommeril, de la CFE-CGC, n'hésite pas à qualifier cette réforme de "totalement populiste" et "inadmissible".

mise à jour le 24/05/24

Réforme de l'assurance chômage
La réforme de l’assurance chômage, critiquée pour son populisme et sa dureté, vise 3,6 milliards d’économies en ciblant les plus précaires. Julien Faure/Domaine public PÔLE EMPLOI / FLICKR / CC BY 2.0

La prochaine réforme du chômage, voulue par le président Emmanuel Macron, risque de fragiliser encore davantage les plus précaires, notamment les moins de 25 ans et les allocataires les plus pauvres, en allongeant la durée de travail nécessaire pour être indemnisés.

Selon l’exécutif, ces nouvelles dispositions permettraient de réaliser 3,6 milliards d’euros d’économies et d’inciter 90 000 personnes supplémentaires à retrouver un emploi. Cependant, pour François Hommeril, il s’agit d’une vision déconnectée de la réalité. Il affirme que cette réforme ne fera qu’accentuer la précarité des chômeurs et qu’elle véhicule un message stigmatisant à leur égard, les présentant comme des feignants et des indolents.

Le patron de la CFE-CGC estime que la ministre du Travail, Catherine Vautrin, a présenté aux syndicats un ensemble de mesures dans le cadre d’une concertation factice, qui ne serait en réalité qu’une stratégie de communication. Selon lui, cette réforme permettrait au gouvernement de capter davantage les cotisations des salariés pour financer des politiques publiques dont l’impact économique est contestable.

François Hommeril n’est pas le seul à s’inquiéter des conséquences de cette réforme. L’économiste Michael Zemmour (aucun rapport) souligne que les deux précédentes réformes de l’assurance chômage ont déjà entraîné une réduction de 20 % des allocations en moyenne, et que quatre personnes sur dix au chômage ne perçoivent pas d’indemnisation. Il déplore également le « coût social élevé » de ces mesures, qui peuvent compliquer un retour à l’emploi stable.

Alors que les comptes de l’Unédic sont excédentaires, François Hommeril avoue avoir « du mal à comprendre le concept d’économie » du gouvernement. Il rappelle que l’État, lorsqu’il intervient à la place des partenaires sociaux, est souvent une « machine à fabriquer du déficit ». La CGT a recensé au moins 33 000 emplois supprimés ou menacés en France depuis septembre, un chiffre qui ne devrait pas s’améliorer avec cette nouvelle réforme.

Chères lectrices, chers lecteurs,

Soyez acteur du changement en soutenant un journalisme véritablement indépendant et de qualité en vous abonnant à notre média financé par les dons de personnes comme vous.

Accédez à des contenus exclusifs
et soutenez notre indépendance

Abonnez-vous

partagez cet article !

Pas encore de commentaire sur "Réforme de l’assurance chômage : le gouvernement s’attaque de nouveau aux plus précaires"

Laisser un commentaire

Newsletter

La Boutique du 4-4-2

Législation

Accédez à des contenus exclusifs et soutenez notre indépendance

Abonnez-vous

Accédez à des contenus exclusifs et soutenez notre indépendance

Abonnez-vous

Accédez à des contenus exclusifs et soutenez notre indépendance

Abonnez-vous