Selon l’étude de Meilleurtaux, 56% des crédits à la consommation souscrits l’an dernier ont été utilisés pour répondre à des besoins pressants de liquidités, tels que le paiement des factures ou la réparation d’équipements défectueux. Maël Bernier, porte-parole de Meilleurtaux et auteure de l’étude, précise que ces sommes ne servent généralement pas à financer l’achat d’une voiture ou d’un bien particulier, mais plutôt à faire face à des dépenses imprévues ou à des fins de mois difficiles.
👁️ Le témoin RMC
📞 @MaelBernier, porte-parole de https://t.co/0N7UIMKnDZ : « Plus d’une demande sur deux de crédit à la consommation est un crédit pour boucler les fins de mois… C’est un bouleversement ! Certains sont célibataires et gagnent 2 500€ net ! »#ApollineMatin pic.twitter.com/PNOOeUPosu
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Les demandes de prêts ont continué de progresser en 2023, avec une augmentation de 10% par rapport à l’année précédente. Toutefois, le montant moyen emprunté a légèrement diminué, passant de 10 000 euros en 2022 à 8 000 euros en 2023. Maël Bernier explique que cette baisse ne signifie pas que les Français empruntent moins, mais plutôt que les organismes prêteurs font preuve de vigilance et évitent d’accorder des crédits à la consommation qui risqueraient de ne pas être remboursés.
En raison de la hausse des prix, les habitudes de consommation des Français ont évolué, et les produits frais sont de plus en plus délaissés. En témoigne la baisse de 3,4% des ventes de viandes, légumes, fromages et poissons en un an, selon l’Institut Kantar. Bien que l’inflation alimentaire ralentisse, elle atteint encore 1,2% sur un an en avril, selon l’Insee.
"On ne mange quasiment plus de viande": à cause des prix, les Français achètent moins de produits fraishttps://t.co/6q9EV4fLTT
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Les consommateurs sont contraints de faire des choix et de réduire leur budget alloué aux produits frais. Branshile, une mère de famille, explique que la viande est devenue un luxe qu’elle ne peut plus se permettre d’acheter régulièrement. Fatim, une autre consommatrice, confirme que la viande a disparu de son chariot, remplacée par des surgelés, des pâtes et des œufs.
Face à cette baisse de la demande, les agriculteurs craignent que les supermarchés réduisent leurs commandes de produits frais. Jean-Michel Delannoy, vice-président de l’interprofession des fruits et légumes frais, exhorte les distributeurs à baisser les prix et à réduire leurs marges pour inciter les consommateurs à racheter des produits frais, plutôt que de diminuer le nombre de commandes passées auprès des producteurs.
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