
La chasse contre Didier Raoult se poursuit. En tête de la meute, nous avons aujourd’hui, sur Twitter, Élisabeth Bik qui nous dit (en anglais) :
« le fondateur et directeur de l’Institut-Marseille-Maladies infectieuses affirme que l’astrologie est un moyen plus judicieux et plus efficace que les modèles mathématiques pour faire des prédictions en épidémiologie. La science a quitté le bâtiment de l’IHU il y a bien longtemps ».
Affirmer que le Pr Didier Raoult croit à l’astrologie à partir de ses déclarations à la fois ironiques et scientifiques, revient à prendre au premier degré pour de calomnier et poursuivre le harcèlement contre un scientifique mal vu du pouvoir. L’intégrité scientifique n’a jamais effleuré Mme Élisabeth Bik. Celle qui a une plainte pour harcèlement à son palmarès, participe à l’opération de dénigrement de l’IHU-Marseille et de Didier Raoult, ainsi que La Tronche en biais qui lui offre toute sa confiance. Qui va aller au-delà des mots assassins du Twitter d’Élisabeth Bik et les vérifier ? Eh bien, Le Média en 4-4-2 l’a fait.
Professor @raoult_didier, the founder and director of the @IHU_Marseille, an infectious diseases institute, states that astrology is a more sensible and efficient way to make predictions in epidemiology than mathematical models
Science has left the IHU building a long time ago. https://t.co/lVMzRlSffi— Elisabeth Bik (@MicrobiomDigest) May 10, 2022
Malencontreuse bévue : Mme Bik confond médecine et astrologie
De façon humoristique (est-ce encore permis ?) Didier Raoult a déclaré que des prévisions sur des maladies qu’on ne connaît pas est moins fiable que d’en faire sur l’espérance de vie en fonction de la date de naissance. Il cite à ce sujet un article de 2001 de la prestigieuse revue PNAS (Proceedings of the National Academy of Sciences of the United States of America), « Le mois de naissance influence l’espérance de vie des adultes de plus de 50 ans ». Selon cette étude les gens meurent plus tôt quand ils sont nés au printemps que lorsqu’ils sont nés en automne. Pourtant, ajoute le Pr Raoult, avec le covid, c’est l’inverse : il y a plus de morts chez ceux qui sont nés en automne. L’idée directrice de cette étude est que les conditions en début de vie ou in utero peuvent influencer la santé plus tard dans la vie. L’article inaugure des pistes de recherche, les facteurs sont multiples. Rien n’est affirmé. Mais les faits sont là : les différences saisonnières dans l’environnement nutritionnel et pathologique au début de la vie pourraient expliquer la relation entre le mois de naissance et la durée de vie adulte. Les mères qui accouchaient en automne et au début de l’hiver avaient accès à une nourriture abondante et à des fruits et légumes frais pendant la majeure partie de leur grossesse ; celles qui accouchaient au printemps et au début de l’été connaissaient des périodes plus longues de nutrition insuffisante. Donc rien à voir avec l’astrologie. Mme Bik, quel jeu jouez-vous ?
Neil Ferguson a utilisé des modèles mathématiques de 1927
En mars 2020, Neil Ferguson a prévu 510 000 morts au Royaume-Uni — quasiment la totalité des décès enregistrés chaque année ! — et 500 000 en France, si des mesures extrêmes de distanciation sociale n’étaient pas prises. Les gouvernement ont suivi scrupuleusement ses prescriptions. L’Institut John Hopkins a conclu en 2022 que ces mesures n’ont eu quasiment aucun effet sur la pandémie. Neil Ferguson, dans ses scénarios d’épidémie de Covid-19, ne se fonde pas sur des faits, mais sur un modèle de simulation d’étude de grippe pandémique qui, de plus, date de 2006. Pour le journaliste de National Review, Ferguson avouerait ainsi avoir utilisé un code obsolète pour analyser la pandémie actuelle.
L’épidémiologiste Antoine Flahault remonte d’ailleurs encore plus loin : « Tous les modèles mathématiques qui sont aujourd’hui développés pour le coronavirus ne remontent pas à 13 ans mais à la théorie mathématique des épidémies, qui a été développée en 1927. »
Humour, intelligence, probité, Élisabeth Bik… cherchez l’intrus.
Jacqueline pour Le Média en 4-4-2.