La résistance littéraire face à la conformité
Campagnol évoque sa résistance aux pressions idéologiques et dénonce la tendance actuelle à la conformité dans la littérature. Il souligne le manque d’audace des écrivains qui semblent préférer rester dans leur zone de confort plutôt que s’engager dans des idées novatrices.
La promotion d’un écrivain et le contrôle idéologique
Christian Combaz, avec un regard rétrospectif sur sa carrière, révèle l’importance de la construction d’un réseau à ses débuts. Il souligne le contrôle exercé par les éditeurs et les médias pour s’assurer de la conformité idéologique des œuvres, concernant certains sujets sensibles.
Le dilemme de la notoriété : physique vs. talent
L’écrivain mentionne des cas où l’apparence physique a joué un rôle dans la carrière d’écrivains, évoquant Muriel Cerf et Calixthe Beyala. Campagnol souligne également le poids croissant du narcissisme dans la littérature contemporaine, illustré par des écrivains comme Guillaume Musso, Michel Houellebecq et Virginie Despentes.
On a picoré dans les catalogues de nouveautés des principales maisons d’édition pour vérifier l’analyse de Christian Combaz sur la littérature récente. La réalité de ces dernières années a été — et est encore — riche de thèmes qui auraient pu titiller la verve des écrivains. Mais rien… rien sur de mystérieux décès en Ehpad, rien sur les soignants virés du jour au lendemain sans indemnités ni chômage, rien sur l’étonnante autorisation signée par soi-même pour aller chercher le pain, rien du tout sur le café qu’il faut boire assis ou debout à condition d’être muni d’un passeport très spécial, rien sur les randos interdites à cause d’un virus qui se balade en forêt… Les romans se déroulent dans un monde irréel ou bien dans un passé qui ne dérange plus. Les intrigues impliquent le réchauffement climatique, l’intelligence artificielle, la bipolarité, les migrants, sans oublier « l’amour toujours ». Les auteurs ? Ils font partie d’un entre-soi loin des pauvres lecteurs. Pas d’équivalent d’Alphonse Boudard, de Simonin ou, plus loin, d’un Jules Vallès. La sélection du comité de lecture a été bien faite et notre Campagnol a 100 % raison.
Tour d’horizon (ne nous en voulez pas pour les résumés : ils sont de l’éditeur).
Gallimard, à l’origine, un des plus grands éditeurs français par la qualité de ses auteurs, appartient au groupe Madrigall (famille Gallimard 75 %, LVMH 9,5 %). Voici deux de ses nouveautés.
« Qui sait » de Pauline Delabroy-Allard, documentaliste dans un lycée. Engagée pour l’ouverture de la procréation médicale assistée en faveur des couples homosexuels. Résumé : « À Paris, elle découvre dans un livre ses liens avec une héroïne de fiction. Ces personnages maudits, parfois fantasques, l’aideront-ils face aux aléas du destin ? »
« Trouver refuge » de Christophe Ono-dit-Biot, directeur adjoint de la rédaction du Point. Résumé : « Ode lumineuse à la transmission d’un père à sa fille, bouleversant portrait de femme, ce roman est une invitation à embrasser la nature et la beauté du monde. »
Le Seuil (Média-Participations, La Martinière, Axa, Michelin, Caisse des dépôts et consignations, CIC Finances et des fonds d’investissements belges) publie :
« Une sale Française » de Romain Slocombe, réalisateur, traducteur, illustrateur, auteur de BD et photographe français. Résumé : « L’auteur nous conduit dans le monde en noir et gris que fut la France des années sombres de l’Occupation. »
« Fantastique Histoire d’amour » de Sophie Divry, Ecole de journalisme de Lille, Sciences Po Lyon, France Culture, Le Monde, etc. Résumé : « Ce roman addictif qui emprunte aux codes de la série et du thriller est aussi une histoire d’amour. »
« Solal ou la Chute des corps » de Louis Vendel, ESCP Business School, puis travaille dans le marketing et la com. Résumé : « J’ai un ami bipolaire. Il s’appelle Solal. Il y est question d’amitié, d’ivresse et de mouvement. Un récit magnifique, à la juste distance, qui émeut autant qu’il donne à réfléchir. »
Flammarion (groupe Madrigal) publie :
« Les indulgences » de Pascale Kramer, conceptrice en publicité. Résumé : « Pascale Kramer ausculte les sensibilités amoureuses de trois générations d’épouses, mères et filles. »
« Dans la ville » d’Élodie Fiabane, monteuse et réalisatrice formée à la Fémis. Résumé : « Ce roman met en scène Bertrand, Tatiana, Désiré, Mohammed et tant d’autres, qu’on appelle sans-abri. Leurs visages, sous la plume acérée d’Élodie Fiabane, reflètent crûment notre époque et la fragilité de nos vies. »
Albin Michel (Francis Esmenard, une des 500 plus grosses fortunes de France) publie :
« Une enfance française » de Farida Khelfa, actrice, réalisatrice de documentaires et ancien mannequin franco-algérienne. Résumé : « Les mots et les souvenirs se bousculent alors qu’elle raconte pour la première fois la vie de cette famille d’immigrés algériens. Au milieu, une fratrie élevée dans une violence inouïe mais soudée par le rire et la force de vie. »
« Les Sentiers de recouvrance » d’Emilie Querbalec, classe préparatoire littéraire, études de photographie, d’histoire de l’art et de langues orientales, diététicienne-nutritionniste. Résumé : « Dans une Europe en pleine transition écologique, le portrait poignant et lumineux de deux adolescents invités à conjuguer leur guérison avec celle de la Terre. »
Hachette (groupe Lagardère) publie :
« Simulacre » de François-Régis de Guenyveau, conseil en stratégie (KEA&Partners), marketing digital. Résumé : « Simulacre s’articule autour d’une inquiétude éminemment contemporaine : le triomphe de l’intelligence artificielle sur nos vies. »
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