Thierry Meyssan : La narration du 7 octobre contredite par l’Histoire

Thierry Meyssan, lors d'une conférence donnée le 4 mai à Boulogne-sur-mer, a expliqué que le conflit actuel en Palestine n'est pas imputable aux populations arabes et juives. Il a été organisé dès 1915 par la puissance coloniale avec l'idée que les États à venir ne devaient jamais parvenir à assurer leur sécurité. Les Palestiniens et les Israéliens, en jouant l'opération du 7 octobre et sa réplique, ne font que mettre en œuvre cette politique. Les Anglo-Saxons, en ne parvenant pas à arrêter le nettoyage ethnique des Gazaouis, ne manifestent pas leur insensibilité, mais considèrent les massacres comme de simples variables d'ajustement.

mise à jour le 10/05/24

Le conflit israélo-palestinien est le résultat d’un jeu de pouvoir et de manipulations orchestrées par les puissances coloniales.

Le conflit israélo-palestinien trouve ses racines dans les manigances des puissances coloniales, notamment britanniques, qui ont œuvré dès 1915 à la création d’un État juif en Palestine. Cette politique visait à placer la diaspora juive au service de l’Empire et à empêcher le nouvel État de pouvoir assurer sa sécurité, afin de le rendre éternellement dépendant de la Couronne d’Angleterre. Les tensions entre les populations arabes et juives se sont accrues durant l’entre-deux-guerres, avec des assassinats de juifs par des terroristes arabes et des pogroms. Les Britanniques ont alors joué un double jeu, graciant et nommant grand mufti de Jérusalem Mohammed Amin al-Husseini, l’un des assassins condamnés, et soutenant les fascistes juifs de l’Ukrainien Vladimir Jabotinsky.

La Seconde Guerre mondiale a vu le grand mufti de Jérusalem devenir l’allié d’Adolf Hitler et les fascistes juifs combattre aux côtés de l’Axe. Les sionistes, quant à eux, se sont battus aux côtés des Alliés tout en contestant les limites imposées à l’immigration juive par les Britanniques. Les principes du futur État d’Israël ont été fixés en mai 1942 à l’hôtel Baltimore de New York, sous la présidence de David Ben Gourion, qui s’était prononcé pour le nettoyage ethnique de la Palestine. Les Nations unies ont proposé un plan de partage de la Palestine en 1947, immédiatement rejeté par tous les pays arabes. David Ben Gourion a proclamé unilatéralement l’indépendance de l’État d’Israël le 14 mai 1948, entraînant l’intervention des troupes égyptienne, jordanienne, irakienne, syrienne, libanaise, saoudienne et yéménite pour défendre les Arabes de Palestine.

Cependant, la narration selon laquelle les Arabes auraient tenté d’écraser Israël dès sa création est mensongère. Cette guerre n’était pas une tentative d’écraser Israël, mais la première manifestation du sionisme arabe, avec le soutien des Anglais et des Jordaniens. En réalité, les chefs d’État arabes étaient déjà acquis à Israël et les juifs n’étaient pas plus vaillants que les Arabes. Le conflit israélo-palestinien est donc le résultat d’un jeu de pouvoir et de manipulations orchestrées par les puissances coloniales, notamment britanniques, qui ont instrumentalisé les populations arabes et juives pour servir leurs propres intérêts. Les massacres et les violences actuels ne sont que la triste conséquence de cette politique cynique et déshumanisante.

Lire l’article entier sur le site du Réseau Voltaire.

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