Joséphine soignante suspendue : « Ce gouvernement cherche à tuer notre système de santé »

mise à jour le 24/07/22

Deuxième épisode de « Paroles de suspendus » avec Joséphine, qui préfère garder son anonymat. Cela fait un an qu’Emmanuel Macron a annoncé à la télévision l’une des mesures les plus honteuses de ces dernières décennies : la vaccination obligatoire pour le personnel soignant. Surtout depuis que l’on sait, de source officielle, que le « vaccin » n’empêche pas la transmission du virus… En leur donnant la parole, nous avons décidé de rendre hommage à notre manière à ces citoyens qui refusent de s’injecter un traitement en phase expérimentale pour conserver leur emploi.


Le Média en 4-4-2 : Bonjour Joséphine, et merci d’avoir répondu à l’invitation du Média en 4-4-2. Pouvez-vous vous présenter en 4-4-2, c’est-à-dire de manière concise et efficace ?

Joséphine : Bonjour, je m’appelle Christel alias Joséphine. Je suis aide-soignante diplômée depuis février 2004 et en fonction depuis 1992.

Le Média en 4-4-2 : Cela fait un an, le 12 juillet 2021, que Macron a annoncé l’obligation vaccinale pour les soignants. Comment avez-vous appris cette nouvelle et quelle a été votre réaction ?

Joséphine : 
J’ai appris la nouvelle par les informations et le travail. Je me suis sentie trahie par la décision du gouvernement. J’ai voulu tout de suite montrer que j’étais contre cette décision en organisant des manifestations sur Menton en compagnie de deux de mes collègues.

Le Média en 4-4-2 : Le 15 septembre 2021, la « vaccination » a donc été rendue obligatoire pour votre profession. Et vous avez décidé de ne pas vous y soumettre. Comment cela s’est-il passé avec votre employeur ? Quand et comment avez-vous été suspendue ?

Joséphine : 
Mon employeur a fait des réunions pour nous expliquer que, suite aux décisions gouvernementales, il fallait que nous nous fassions vacciner et que ceux qui refuseraient seraient suspendus, mais que, bien évidemment, il ne laisserait personne dans une situation aussi difficile. Le 15 septembre 2021, j’ai reçu un courrier avec accusé de réception me signifiant ma suspension sans aucune solution de repli. Il devait nous contacter trois jours après la suspension, afin de nous proposer des solutions, mais évidemment le contact a été pris au bout d’une semaine, afin de me proposer un rendez-vous, mais à la condition de faire un test PCR pour pouvoir rentrer dans l’établissement !

Photo de Luis Melendez

Le Média en 4-4-2 : Cela fait donc presque un an que vous êtes suspendue : comment cela se passe-t-il au jour le jour, maintenant que vous n’avez plus de revenu et que vous ne pouvez pas travailler ailleurs ?

Joséphine :
Au début, j’avais quelques économies qui me servaient pour mes factures et une cagnotte de la part des citoyens de Menton. J’avais espoir que cette humiliation se termine rapidement. Je refusais de croire que je devrais changer de vie et me reconvertir vers autre chose… Je suis dans la fonction publique et dans le même établissement de santé depuis 1992 et je ne souhaite en aucun cas démissionner.

Le Média en 4-4-2 : Le gouvernement ne semble pas vouloir réintégrer les suspendus… Comment voyez-vous votre avenir, ainsi que celui de notre société ?

Joséphine : Je souhaiterais pouvoir faire une formation de naturopathe. Je me renseigne auprès de Pôle emploi, afin de trouver une solution à ma situation, car un nouveau problème s’est ajouté à la suspension… Étant suspendue, mes points CPF [NDLR : compte formation] sont bloqués et du coup je n’ai aucun moyen de payer une formation afin de me reconvertir. Je pense que ce gouvernement cherche à tuer notre système de santé en France et je crois que bientôt il n’y aura plus de soignants.

Le Média en 4-4-2 : Merci pour le temps que vous nous avez consacré ! Nous vous laissons le mot de la fin.

Joséphine : J’ai choisi d’être aide-soignante afin de venir en aide aux personnes qui souffrent, c’est une vocation ! J’aime mon métier et j’en suis fière. Malheureusement ils nous ont privés de nos droits et de nos libertés. Quand je vois qu’il y a deux ans les gens nous applaudissaient tous les soirs à 20 heures et nous traitaient comme des héros, car nous partions lutter contre le covid sans aucun équipement… Maintenant les gens nous traitent d’imbéciles sans comprendre que nous souffrons et que c’est pour cela que nous manifestons. Je me sens triste et humiliée de cette solidarité envolée.

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