La psychologue Aurélie Georges alerte : Les ambulances nous amènent deux ou trois adolescents par semaine. Certains se laissent mourir…

mise à jour le 07/02/21

Depuis six mois, des demandes de lits nous parviennent pour de toutes jeunes adolescentes qui laissent fondre leurs kilos en même temps que leur sourire s’efface. Les ambulances nous amènent deux ou trois jeunes adolescents par semaine qui mettent leur vie en danger pour échapper à la morosité ambiante. Certains se laissent mourir…

Une lettre ouverte de Aurélie Georges. Psychologue à la clinique Saint-Pierre d’Ottignies.

Je suis psychologue aux urgences pédopsychiatriques d’un hôpital du Brabant Wallon, les seules urgences pédopsychiatriques de la province d’ailleurs. Celles vers qui tous les répondeurs des centres de consultation renvoient les patients lorsque leurs portes se ferment.

Depuis six mois, les jeunes se présentent chargés de leur souffrance.

Le téléphone résonne d’appels de détresse de parents qui ne savent plus comment raviver la flamme de la motivation pour l’école de leur garçon qui, peu à peu, inverse son rythme de veille et de sommeil. Des demandes de lits de crise nous parviennent pour de toutes jeunes adolescentes qui laissent fondre leurs kilos en même temps que leur sourire s’efface.

Les ambulances nous amènent deux ou trois jeunes adolescents — très jeunes adolescents — par semaine qui n’ont pas trouvé d’autres alternatives que de mettre leur vie en danger pour échapper à la morosité ambiante, à leurs angoisses de décrochage scolaire, au manque de liens avec leurs pairs, à l’ambiance familiale trop pesante… Les jeunes arrivent aux urgences avec des idées suicidaires, des comportements d’automutilation, des crises d’angoisses ou des somatisations importantes. Certains se laissent mourir…

Depuis des semaines, je ne peux que constater l’augmentation des demandes de consultations et d’admissions aux urgences. Prise dans la gestion de ces situations de détresse, je lis de loin les lettres ouvertes qui dénoncent avec justesse la souffrance de ces jeunes qui ont été trop longtemps oubliés par la crise sanitaire. J’hésite à prendre la plume pour parler de notre réalité mais mon téléphone sonne, un jeune est en crise alors je la pose.

Lire la suite de l’article : En pédopsychiatrie, le tri des patients a commencé…

Chères lectrices, chers lecteurs,

Soyez acteur du changement en soutenant un journalisme véritablement indépendant et de qualité en vous abonnant à notre média financé par les dons de personnes comme vous.

Accédez à des contenus exclusifs
et soutenez notre indépendance

Abonnez-vous

partagez cet article !

Newsletter

La Boutique du 4-4-2

Société

Accédez à des contenus exclusifs et soutenez notre indépendance

Abonnez-vous

Accédez à des contenus exclusifs et soutenez notre indépendance

Abonnez-vous

Accédez à des contenus exclusifs et soutenez notre indépendance

Abonnez-vous