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S&P avait déjà donné le ton en dégradant la note de la dette française le 31 mai. Désormais, Moody’s et Fitch s’inquiètent des possibles conséquences des incertitudes politiques sur la maîtrise budgétaire du pays. Le dernier communiqué de Moody’s est sans appel : l’instabilité politique actuelle fait peser un risque de crédit sur la France, et le fardeau de sa dette pourrait bien s’alourdir considérablement.
Un risque politique majeur
Le premier écueil est d’ordre politique. Les élections législatives anticipées des 30 juin et 7 juillet 2024 pourraient bien ne pas déboucher sur une majorité absolue à l’Assemblée nationale, rendant ainsi la gouvernance du pays particulièrement complexe (ce qui est sans doute l’objectif de Macron).
Moody’s pointe également le risque de multiplication des motions de censure lors de la prochaine législature. Et selon les règles constitutionnelles, l’Assemblée ne pourra plus être dissoute avant un an, laissant ainsi planer une crise ouverte pendant 12 mois.
« Une élection c’est d’abord la volonté des créanciers avant celle des électeurs. »
NB : @Vanguard_Group et @BlackRock sont dans le top actionnaires de @Moodys pic.twitter.com/gV7alXTkbp
— Marc Gabriel Draghi (@gabriel_draghi) June 11, 2024
Fitch emboîte le pas
L’agence américaine estime que la dissolution de l’Assemblée nationale augmente l’incertitude autour des réformes en cours, destinées à redresser les finances publiques. Les agences de notation attendent désormais de voir le programme du futur locataire de Matignon. Quel serait, par exemple, le programme économique et social concret de Jordan Bardella en tant que Premier ministre, si tel devait être le cas ?
Depuis dimanche, l’écart se creuse entre le taux allemand (le Bund), et l’Obligation assimilable du Trésor (l’OAT) française, qui représente ce que l’État emprunte comme argent pour rembourser sa dette. Autrement dit, la rémunération demandée par ceux qui achètent notre dette ne cesse d’augmenter depuis dimanche.
Mardi 11 juin, le taux d’emprunt français est monté jusqu’à 3,32% sur les échéances de remboursement à dix ans, contre 2,62% en Allemagne. L’écart de taux entre Paris et Berlin est au plus haut depuis 2020 et le début de la crise Covid, faisant de l’Allemagne le pays le plus sûr en Europe en termes de perspectives économiques, tandis que la France s’en éloigne.
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