Avec Youssef Hindi, historien des religions et spécialiste du messianisme, nous nous intéressons à l’univers fascinant et souvent méconnu de la gnose. Ce courant de pensée, né dans les premiers siècles de notre ère, a longtemps été considéré comme une hérésie par les autorités religieuses. Mais qu’en est-il réellement ? La gnose est-elle cette éternelle hérésie que l’on nous dépeint depuis des siècles ?
Au cours de cet entretien, Youssef Hindi nous éclaire sur les origines du gnosticisme, nous faisant voyager à travers les siècles et les cultures. Il nous aide à démêler les fils complexes de cette pensée spirituelle, qui se distingue des religions traditionnelles.
Nous aborderons également la question de la différence entre gnose et religion, deux concepts souvent confondus mais fondamentalement distincts. Qu’est-ce qui sépare la quête gnostique de la foi religieuse ? Quelle est la place de la connaissance dans chacune de ces voies spirituelles ?
Enfin, nous nous intéresserons à la relation entre gnose et kabbale. Ces deux courants mystiques, l’un chrétien, l’autre juif, partagent-ils des similitudes profondes ou sont-ils fondamentalement différents ?
Alors, prêts à embarquer pour ce voyage au cœur de la spiritualité ? C’est parti pour ce sixième RDV de Kate, consacré à la gnose.
Merci au 4/4/2, merci chère Kate pour la qualité et la concision de votre travail et bien sur merci Youssef pour l’ensemble de votre œuvre jusqu’ici (et à venir !) qui m’est si précieuse !
Alors nous avions entamé une discussion chez Marco dans les Pyrennees il y a qques années sur ce sujet de la Gnose justement. Sujet qui vous semblait fumeux à cette époque car seul le factuel disiez-vous vous importait dans votre travail, ce qui était d’ailleurs fort légitime. Nous en étions restés là or je vous disais en substance que Guénon s’étant attaché à mettre en évidence les dénominateurs communs à l’origine de toutes les mythologies, religions, philosophies, ésotérismes, écoles antiques des mystères etc… afin d’en dégager sa Tradition Primordiale, cad la connaissance dont seraient issus selon lui les valeurs fondamentales propres à toute civilisation digne de ce nom, Guénon donc considérait la Gnose comme l’un des réservoirs objectifs de cette connaissance intemporelle et universelle. A propos de la notion de dualité dont vous parliez dans cette video notamment, dualité en tant que fonctionnement inhérent aux mondes manifestés (tels que notre magnifique planète 3D par exemple) et identifiée par lui, Guenon, comme l’un de ces fondamentaux. Et pour cause puisque seule l’opposition des polarités (le courant électrique constant circulant entre le plus et le moins, le bien et le mal, le féminin et le masculin… ) permettrait le mouvement évolutif de toute chose ici bas. La base quoi. . Et ceci nous amène au pourquoi du duel donc du mal. Un sujet sur lequel je trouve les religions schématiques voires délétères. Cette possibilité du mal, sujet constant de nos peurs ndividuelles et collectives, source de toute polémique et de tout débat, écueil de toute foi, vertige de toute question existentielle, bref, mais il n’y a de mal que dans l’illusion du manifesté n’est ce pas ? La conscience vrai et une est censée ignorer les polarités et de fait les traditions de sagesse opératives magiques telles que la gnose ou la cabale nous proposent d’intégrer en conscience et expérience la nécessaire dynamique des antagonistes transitoires comme process naturel vers le retour à l’unité, donc au divin. Le Demiurge, Satan, Yavhe ou encore Judas seraient ainsi les ressorts et aiguillons motivant nos consciences embryonnaires à s’extraire de la gangue matérielle pour accéder à elle-même… donc à Dieu ! Heureusement les initiations des diverses loges de pouvoir temporelles (si souvent Judaiques) -et ce même aux plus hauts niveaux- s’arrêtent tout naturellement à ce seuil. Puisque cette connaissance issue d’un processus intellectuel froid et sans « âme » reste liée à la condition matérielle . La vraie sagesse, la vraie spiritualité, le vrai et indéfectible lien à soi même et à Dieu, celui qui contrairement à la connaissance ne peut s’oublier une fois acquis, serait le savoir fécondée par cette puissance energetique première, experientielle et émotionnelle, donc inquantifiable qu’on appelle l’amour. Qu’en pensez vous ?
C’était ma première question et pardon pour cet interminable préambule mais voici la deuxieme:
quid des religions aujourd’hui ?… qui n’étant pas une fin en elles même se sont paradoxalement installées dans une éschatologie punitive et culpabilisante,forcément contre productive…? celle que dénonce les mecs comme Guénon ?