Géopolitique

En panique totale, les Etats-Unis avertissent l’Inde des risques d’une coopération avec la Russie

mise à jour le 18/06/22

Capture écran - vidéo YouTube : PM Modi's bilateral meeting with US President Joe Biden
Capture écran – vidéo YouTube : PM Modi’s bilateral meeting with US President Joe Biden

Le secrétaire adjointe du Trésor des États-Unis, Elizabeth Rosenberg, s’était envolée d’urgence pour l’Inde au mois de mai. Sa tâche était d’avertir New Delhi des risques d’une coopération avec Moscou. Après avoir poussé le président Poutine à envahir l’Ukraine à cause des provocations de l’Otan, rien ne va plus du côté de l’administration Biden. La suite du plan était de sanctionner la Russie pour la détruire économiquement… mais tout ne s’est pas passé comme prévu.


La Russie a su déjouer le plan des Occidentaux, comme l’a très bien analysé Josh Owens : « Dans un monde globalisé qui souffre déjà de problèmes de chaîne d’approvisionnement, d’une pénurie d’énergie et d’un ralentissement économique, il est remarquable que les sanctions n’aient pas réussi à mettre l’économie russe à genoux. »

Revers de la médaille, ceux qui souffrent et souffriront demain, ce sont les peuples européens dont les dirigeants persistent à jouer les vassaux des Américains. Une attitude qui laisse pantois le président Vladimir Poutine qui ne comprend pas ce suicide en direct pour les beaux yeux de l’oncle Tom. La volonté farouche des élites états-uniennes à vouloir diriger le nouvel ordre mondial de demain vaut bien le sacrifice des Européens !

Après avoir perdu en Ukraine, avoir poussé la Russie dans les bras de la Chine, les Américains voient le Kremlin se rapprocher de l’Inde. Une situation qui déplaît fortement à Washington, qui a menacé New Delhi à demi-mot. Selon Reuters, « une augmentation significative des importations de pétrole russe par l’Inde pourrait exposer New Delhi à un “grand risque”, alors que les États-Unis se préparent à renforcer l’application des sanctions contre Moscou pour son invasion de l’Ukraine, a déclaré un haut responsable américain. Bien que les sanctions américaines actuelles contre la Russie n’empêchent pas d’autres pays d’acheter du pétrole russe, l’avertissement laisse présager que Washington tentera de limiter les achats des autres pays à des niveaux normaux. »

L’Inde, troisième importateur mondial de pétrole, a augmenté en avril les importations de pétrole russe à environ 277 000 barils par jour, contre 66 000 barils par jour en mars. De quoi agacer l’administration Biden qui envoie en urgence la secrétaire adjointe du Trésor des États-Unis, Elizabeth Rosenberg, pour tenter de remettre l’église au milieu du village. Le président Biden n’est pas en reste pour comprendre que même si l’Inde est un partenaire important pour la Russie, la Chine est en revanche ennemi de l’Inde, en effet Pékin et New Delhi se disputent la ligne de contrôle effectif (LAC). Un combat pour l’instant symbolique qui se déroule à coups de pierres et de gourdins. L’Inde est prise entre deux feux, mais reste neutre quant au conflit russo-ukrainien, ce qui agace Washington. De plus, la hausse des importations de pétrole fait penser que l’Inde n’est pas si neutre que ça et que son cœur penche vers Poutine. Plus grave encore, l’Inde qui achète le pétrole aux Russes à un prix défiant toute concurrence, le revend ensuite aux Européens plus cher et se fait une belle marge sur le dos des Occidentaux qui, pour le coup, sont les seuls que la sanction atteint.

Comme le rappelle très bien Foreign Policy, « l’erreur de Washington, c’est de faire pression sur l’Inde afin de la pousser à critiquer la Russie. New Delhi attache beaucoup d’importance à une politique étrangère indépendante, et elle se hérisse de lui dire comment agir.« 

L’empire américain se débat dans tous les sens, afin de garder son trône face à une Chine toute puissante, face à une Russie qui gagne sur le terrain économique et militaire depuis la guerre en Syrie et face à l’Inde qui a des relations privilégiées avec Moscou (la Russie est depuis des décennies le principal fournisseur d’armes de l’Inde). Il ne reste à l’oncle Tom que les petits pays européens divisés pour faire le sale boulot tout en payant tout de même le gaz et le pétrole russes… en roubles.

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