En France, la baignade est déconseillée à partir de 1000 UFC d’E.coli/100 ml, et l’eau n’est déclarée potable que si aucune bactérie n’est détectée (nombre d’UFC d’E.coli/100ml = 0).
Une startup française nommée Fluidion, spécialisée dans la mesure de la pollution des eaux, analyse quotidiennement la pollution de la Seine. Ses conclusions sont publiques et peuvent être consultées ici.
Les résultats des tests montrent deux types de mesures pour le nombre d’UFC d’E.coli/100 ml :
– Prélèvement « Planctonique » : mesure des bactéries flottant librement.
– Prélèvement « Global » : mesure intégrant les particules de matière fécale ou sédimentaire.
La polémique entre le discours officiel et les mesures scientifiques réside dans les différences importantes entre ces deux types de mesures.
Le 31 juillet, jour de la première épreuve de triathlon, Fluidion a mesuré :
1. Pollution « Planctonique » : entre 516 et 867 UFC d’E.coli/100ml, avec une moyenne de 666 UFC, inférieure à la limite de 1000 UFC fixée pour la baignade dans la Seine. Cela a permis aux autorités d’annoncer que le triathlon pouvait s’y tenir comme prévu.
2. Pollution « Globale » : entre 1518 et 3538 UFC d’E.coli/100ml, avec une moyenne de 2203 UFC.
Cela signifie que les triathlètes ont nagé dans la Seine et avalé de son eau, qui était en moyenne 2,2 fois plus polluée que la limite maximale autorisée, avec des pics de pollution 3,5 fois plus élevés que cette limite.
Il est irresponsable et scandaleux que le président Macron, la maire de Paris Anne Hidalgo et le Comité International Olympique (CIO) aient organisé le triathlon dans la Seine, en fournissant aux athlètes une information tronquée et sciemment dolosive sur les tests scientifiques réalisés quotidiennement.
Voilà dans quoi doivent nager les athlètes, « un courant de merdes déversées dans la Seine »
Comment le CIO peut-il laisser faire une chose pareille ! pic.twitter.com/bGN4X9IaMR
— Aliénor d’Aubigné ☦️🌿🇷🇸🇷🇺 (@AlienorAubigne) August 4, 2024
Le degré de mensonge a atteint un paroxysme le lundi 5 août : la ministre Oudea-Castera, le CIO et tous les entraîneurs ont prétendu d’une seule voix qu’il n’y avait aucun athlète malade, que les sportifs belges ou suisses malades affabulaient, ou qu’ils étaient malades avant la compétition, et qu’en bref tout allait très bien. Fabien Lacote, le physiothérapeute de l’équipe de France, est même allé jusqu’à lancer : « l’eau est parfaite » !
Il est vrai qu’il y a beaucoup d’argent en jeu derrière chaque compétition. Les sponsors exercent une pression colossale pour que la compétition qu’ils subventionnent ait lieu coûte que coûte, même si cela doit provoquer des gastro-entérites ou des infections plus ou moins dangereuses chez les athlètes.
Article rédigé d’après un post de François Asselineau sur son compte X.
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