
Qui a dit qu’il n’est pas possible de résister ? Les Antilles — Martinique, Guadeloupe ou Guyane — n’en finissent pas de susciter une certaine jalousie depuis la métropole. D’où vient donc cette solidarité qui fait plier l’État français au point que le gouvernement a décidé dimanche de reporter l’obligation vaccinale des soignants au 31 décembre en Martinique.
En Martinique, le 14 novembre au CHUM Pierre Zobda Quitman, l’hôpital a été transformé en caserne de gendarmerie pour contraindre le personnel soignant à présenter le pass sanitaire. Selon le syndicaliste Serge Aribol, le personnel a refusé de rentrer : « Nous n’avons pas à être contrôlés par des gendarmes, ici c’est un établissement de santé. »
Face à cette situation, le ministre de la Santé Olivier Véran et celui des Outre-mer Sébastien Lecornu ne peuvent qu’accepter leur défaite et reculer jusqu’au 31 décembre pour élaborer une nouvelle stratégie d’attaque face aux soignants un peu trop déterminés.
Dans un communiqué du ministère des Outre-mer, les ministres Véran et Lecornu constatent que la médiation avec les personnels du CHU de Fort-de-France a échoué. « Malgré l’engagement de la communauté soignante du CHUM pour la protection de la population martiniquaise et la lutte contre l’épidémie grâce à la vaccination, la mission de médiation n’a pu être lancée de manière effective. Les ministres en prennent acte et remercient les membres de la médiation qui ont par ailleurs multiplié les contacts avec les personnels du CHU et les usagers. »