L’histoire de France, conférence de François Asselineau (chapitre 6)

mise à jour le 06/10/21

Rappelant de nombreux événements méconnus ou surprenants, en proposant des clés de compréhension inédites et replaçant 2 000 ans de notre histoire nationale dans une mise en perspective inhabituelle mais lumineuse, cette stupéfiante conférence de François Asselineau explique pourquoi, contrairement à ce que tout le monde ressasse, la construction européenne n’est pas l’avenir de la France. Et pourquoi il ne faut jamais désespérer des capacités extraordinaires du peuple français à se ressaisir pour libérer la France.

La lutte entre souveraineté de droit divin et souveraineté nationale (suite du chapitre 5)

Napoléon bâillonne le peuple 

La première république, puis le consulat conservent le drapeau de la souveraineté nationale, le bleu, le blanc (sans fleurs de lys), rouge jusqu’en 1804. Bonaparte, grisé par ses succès révolutionnaires, va tomber, comme Charlemagne et Othon Ier, dans l’illusion de l’empire universel. Lui aussi, va reprendre les symboles de l’aigle et de l’orbe impériale. Il fait venir le pape Pie VII à Notre-Dame de Paris, mais prend sa couronne des mains du pape qu’il considère comme un domestique. Le Ier empire va garder le drapeau tricolore, mais réapparaissent des symboles de l’héraldique céleste : l’or sur les aigles, les abeilles, sur le N. Napoléon change la souveraineté nationale en souveraineté dynastique. Le peuple n’a plus son mot à dire.

L’empire est fragile

Napoléon remporte des victoires prodigieuses. Il abolit le Saint Empire romain germanique après neuf siècles d’existence. Mais à son empire manquent le Portugal, le Royaume-Uni, la Suède, l’empire ottoman.

Le soleil d’Austerlitz est une victoire mémorable, triomphe du génie militaire de Napoléon. Pourtant, au moment même où Napoléon est à son apogée Eugène de Beauharnais, son fils adoptif, analyse la fragilité de l’empire :  « L’Empereur se trompe sur l’état de l’Europe. Peut-être les souverains qui doivent à son appui un accroissement apparent de puissance se trompent-ils eux-mêmes sur les dispositions de leurs sujets. Mais les  nations ne se trompent pas sur la domination qu’exerce sur elles une seule nation, ou plutôt un seul homme. Ils ne seront jamais nos alliés de bonne foi, ces peuples dont la défaite a fondé notre gloire et dont nos succès ont fait le malheur.
Déjà humiliés comme vaincus, comme tributaires, ils ont vu leurs souverains recevoir dans leur propre capitale les ordres d’un souverain plus grand ; ils les voient aujourd’hui appelés dans la sienne comme pour orner son char.
Les humiliations qui pèsent sur des nations entières portent tôt ou tard des moissons de vengeance. »

Les États européens imposent le retour des Bourbons

Les prophéties d’Eugène de Beauharnais seront vérifiées en 1814, quand Napoléon perd le pouvoir (avec une rémission aux 100 jours). À leur arrivée à Paris, Frédéric Guillaume III roi de Prusse, François Ier empereur d’Autriche, Alexandre Ier tsar de toutes les Russies, ont droit à une pièce frappée de la devise : « La France rendue à l’Europe ». Comme du temps de l’attaque des armées coalisées contre la France révolutionnaire, l’Europe est un principe réactionnaire, contre la volonté française d’indépendance nationale. Porté par les Etats européens, Louis XVIII, frère de Louis XVI (Louis XVII est mort en prison), prend le pouvoir. Il accorde une charte constitutionnelle qui  impose son pouvoir.

Sous la restauration (Louis XVIII – Charles X), le drapeau tricolore disparaît et les fleurs de lys sur fond blanc réapparaissent. La souveraineté de droit divin prend la place de la souveraineté nationale. Dans la souveraineté nationale le peuple impose une constitution au dirigeant. Le peuple décide, le dirigeant obéit (1792). Dans la souveraineté de droit divin, le dirigeant impose une pseudo-constitution au peuple. Le dirigeant décide, le peuple obéit.

Les Orléans confisquent la révolution de 1830

La révolution de 1830, contre les ordonnances de Charles X a été détournée de son objet puisque on change de dysnastie pour passer à celle des Orléans. 

La révolution de 1848 rétablit la République

Sur les pièces on frappe : « Guerre aux tyrans », « Les hommes sont égaux devant la loi », « Liberté, égalité, fraternité » et le drapeau tricolore réapparaît. 

La révolution de 1848 provoque des réactions en chaîne dans le reste de l’Europe. C’est le peuple français qui en a pris l’initiative, sans attendre l’aide des autres peuples européens. De Gaulle dira en 1941 : « Il y a un pacte vingt fois séculaire entre la grandeur de la France et la liberté du monde. »

1851 : coup d’État du président de la République

2 décembre 1851 : le président Louis Napoléon Bonaparte recrée l’empire. Il garde le drapeau tricolore, mais le parsème d’abeilles d’or, avec, au centre, son blason. Plus d’élections : le pouvoir c’est lui. Cela se termine en désastre à Sedan en 1870. 

Au cours du XIXe siècle trois dynasties n’ont pas réussi à se maintenir au pouvoir (Bourbon, Orléans, Bonaparte) : les empires européens menacent la France.

A suivre : Le retour de la menace des empires.

Par Jacqueline pour Le Média en 4-4-2.

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