L’histoire de France, conférence de François Asselineau (chapitre 7)

mise à jour le 14/10/21

Rappelant de nombreux événements méconnus ou surprenants, en proposant des clés de compréhension inédites et replaçant 2 000 ans de notre histoire nationale dans une mise en perspective inhabituelle mais lumineuse, cette stupéfiante conférence de François Asselineau explique pourquoi, contrairement à ce que tout le monde ressasse, la construction européenne n’est pas l’avenir de la France. Et pourquoi il ne faut jamais désespérer des capacités extraordinaires du peuple français à se ressaisir pour libérer la France.

Le retour de la menace des Empires (suite du chapitre 6)

La naissance du IIe Reich en 1871 est un camouflet pour la France

Le 18 janvier 1871, les troupes prussiennes sont à Paris. Depuis que Louis XV, par le Traité d’Aix-le-Chapelle, a donné la Silésie à la Prusse, elle s’est agrandie au détriment de l’Autriche après la bataille de Sadowa en 1866. De  plus le prince Otho Von Bismarck conseille à Guillaume Ier de Hohenzollern, roi de Prusse, de prendre l’illusoire titre d’empereur et de fonder le IIe Reich. Il succède ainsi au Saint Empire germanique aboli par Napoléon Ier après neuf siècles d’existence. Sa proclamation s’est déroulée dans la galerie des glaces du château  de Versailles pour humilier les Français envahies par les troupes prussiennes. 

Le IIe Reich comprend deux assemblées, un Reichstag des citoyens qui n’a aucun pouvoir (l’équivalent du parlement européen actuel) et un bundersrat des États dominé par les Prussiens. Un nouvel empire menace la France. L’Alsace et la Moselle sont enlevées à la France, ce qui va cristalliser la rancœur des Français jusqu’à la Première Guerre mondiale.

La Commune de Paris [qui commence le 18 mars 1871 et non 1870, comme dit François Asselineau et se termine le 28 mai 1871] représente une partie de la France. Thiers et la France versaillaise représentent l’autre France qui, elle, accepte les conditions imposées par le vainqueur. Après la répression de la Commune, quel sera le régime ? 

La IIIe République succède à la Commune

La majorité monarchiste( légitimiste) parmi les députés se tourne vers le comte de Chambord, descendant de Louis XV qui serait le futur Henri V. Thiers lui dit qu’il faut qu’il accepte le drapeau bleu blanc rouge (celui de la souveraineté nationale) pour monter sur le trône. Il y aurait, d’un côté, des députés élus par la nation et, de l’autre, un roi. Henri V refuse. Il veut une monarchie de droit divin. Ce principe dont l’écrasante majorité des Français, même de droite, ne veut pas. La IIIe République s’instaure, sans constitution, avec une présidence de sept ans. Autre particularité : les deux premiers présidents, Thiers et MacMahon, sont monarchistes. 

Les apports de la IIIe République 

En 1877 McMahon, monarchiste, est battu par la Chambre.
Jules Ferry instaure l’enseignement primaire gratuit (1881), l’enseignement primaire obligatoire pour garçons et filles gratuit et laïc (1882)
Aristide Briand fait voter la loi de séparation de l’Église et de l’État.
Les principes de ces lois sont le refus du communautarisme, la laïcité, la liberté et l’égalité — des principes d’émancipation qui ont inspiré d’autres pays. 

L’effondrement des Empires en 1918

La guerre de 14-18 se termine avec l’effondrement des empires (Autriche et IIe Reich). En 1923 apparaît l’Europe des traités de paix : l’empire allemand est relativement conservé, l’empire austro-hongrois est dépecé. 

Le IIIe Reich en 1940

En 1940 la ligne Maginot est censée protéger la France. Dans les années 30 De Gaulle a critiqué la stratégie de l’Armée. Il n’a pas été écouté. La ligne Maginot n’a duré que quelques heures… La IIIe République se termine en 1940 : seuls 88 députés refusent de donner les pleins pouvoirs à Pétain. Hitler reprend les symboles de l’Empire : l’aigle impérial et l’orbe avec la croix et le globe. La source des guerres ne vient pas des nations, mais des empires. Le drapeau du nouveau régime de collaboration est tricolore, mais avec au centre une francisque et des étoiles d’or. L’or arrive toujours sur le drapeau français lorsqu’on veut imposer des décisions dont les Français ne veulent pas. Au même moment, le 18 juin 1940, Charles de Gaulle appelle à la résistance. Etre français, c’est hésiter entre se soumettre à l’Empire au nom d’une prétendue fatalité ou, au contraire, lui résister au nom de la France éternelle. Collaborer, c’est finasser, jouer sur tous les tableaux, faire carrière. Ce n’était pas être pro-allemand, car les collaborateurs affirment être patriotes. De même actuellement les européistes prétendent servir la France, alors qu’ils ne font qu’obéir à l’Empire qui veut nous dominer. 

Pétain collabore aussi avec les États-Unis

Les Etats-Unis maintiennent leur ambassade à Vichy jusqu’à la fin 1942 (il étaient pourtant en guerre depuis novembre 1941 contre l’Allemagne). Ils ne voulaient pas reconnaître De Gaulle et préféraient la collaboration de Pétain. La collaboration est la soumission servile à l’étranger quel qu’il soit, l’acceptation de toutes les compromissions, la conviction que la France ne fait pas le poids. Par le mariage de sa fille avec René de Chambrun, Pierre Laval avait des liens familiaux avec Roosevelt. 

1943 : l’année des choix

En avril 1943 Pétain remet la francisque à François Mitterrand. Il l’a demandée et a eu deux parrains [NDLR : membres de la Cagoule, une organisation fasciste, antisémite et antirépublicaine]. Il s’engage à être fidèle à Pétain. C’est François Mitterrand qui a signé le traité de Maastricht. La même année 1943, le 3 novembre, De Gaulle, dans son discours d’Alger : « Vingt siècles d’histoire sont là pour attester qu’on a toujours raison d’avoir foi en la France. »

Ce ne sont pas les élites qui ont rejoint De Gaulle dans la résistance, mais le peuple :
– les pauvres pêcheurs de l’île de Sein,
– le réseau Manouchian, composé d’Arméniens, de Juifs, d’Italiens, de communistes,
– le gouverneur du Tchad, Félix Eboué, noir, descendant d’esclaves guyanais.
La France  est un principe d’émancipation, elle n’appartient pas seulement aux Français. 

De Gaulle a préservé la souveraineté et l’indépendance de la France

La Ve République a duré de 1958 à 1986 (signature de l’Acte unique européen). De Gaulle a dit non à la volonté égémonique de l’Allemagne, non à celle des États-Unis d’Eisenhower en 1954 lors du traité de la CED, non au privilège du dollar et au déficit de la balance des paiements américaine en 1965, non à l’URSS en soutenant Kennedy contre Khrouchtchev lors de la crise de Cuba en 1961, non à Lindon Johnson et à l’intervention militaire en Indochine (discours de Phnom Penh de 1966), non à l’OTAN et non à la nouvelle Europe supranationale sous tutelle de Washington. 

De Gaulle a dit oui aux relations économiques sur un pied d’égalité avec l’Allemagne, les États-Unis, oui au droit des peuples à disposer d’eux-mêmes (discours de Brazzaville), à la coopération franco-britannique tout en refusant son entrée dans l’Europe. Il a reconnu la Chine en 1964. Commencé en 1966 une politique de détente avec l’URSS pour affaiblir l’hégémonie américaine.
Nucléaire, Airbus, communauté des États francophones, indépendance, essor économique de la France ne doivent rien à l’Europe.

A suivre : Mais qu’est donc devenue la stratégie de la France ?

Jacqueline pour le média en 4-4-2.

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