Le mardi 17 septembre 2024, une attaque coordonnée d’une violence inouïe a secoué le Liban. Des bipeurs, utilisés aussi bien par des membres du Hezbollah que par des médecins et infirmiers, ont explosé simultanément, causant la mort de plusieurs personnes, y compris des enfants. Ce massacre, attribué à Israël, illustre la devise du Mossad : « Par la ruse tu mèneras la guerre » (en hébreu : בתחבולות תעשה לך מלחמה), et reflète une stratégie où la tromperie, la dissimulation et la violence sont des moyens légitimés : « Tu peux voler, mentir, te battre et tuer. »
Des bipeurs transformés en armes mortelles
L’opération aurait été menée en cachant des explosifs dans une nouvelle livraison de bipeurs, commandée par le Hezbollah auprès de l’entreprise taïwanaise Gold Apollo. Selon des sources américaines et d’autres informateurs proches du dossier, ces appareils, destinés à des membres du Hezbollah, avaient été manipulés avant leur arrivée au Liban. Les bipeurs, principalement du modèle AR924, contenaient de petites charges explosives, allant de une à deux onces, placées près de la batterie.
Voici le modèle « Gold Apollo AR-924 » utilisé pour l’attaque :
Selon le New York Times, un interrupteur dissimulé permettait de déclencher les explosions à distance. C’est à 15h30, après que les bipeurs ont reçu un message prétendument envoyé par la direction du Hezbollah, que les explosions se sont déclenchées de manière simultanée à travers plusieurs régions du Liban. Cette attaque a fait au moins 11 morts, dont des enfants, et plus de 2 700 blessés, d’après le ministère libanais de la Santé.
Plus de 3 000 bipeurs affectés
Les bipeurs touchés faisaient partie d’une commande de plus de 3 000 appareils passée par le Hezbollah auprès de l’entreprise Gold Apollo. Distribués à travers le Liban, certains ont même été envoyés à des alliés du Hezbollah en Iran et en Syrie. L’attaque n’a touché que les bipeurs allumés et activés au moment de l’explosion, mais le bilan des victimes pourrait encore s’alourdir dans les jours à venir.
The pagers in question are the Gold Apollo AR-924.
Manufactured by Gold Apollo Co., Ltd.
They are based in New Taipei City, Taiwan, founded in 1995 by Hsu Ching-Kuang.
The company specializes in wireless paging systems, including alphanumeric pagers and transmitters. pic.twitter.com/0kBkxEJxCs
— Yuliana Dlugaj 🇷🇺🇨🇳🇮🇷🇰🇵 (@DlugajJuly) September 17, 2024
Un dispositif d’explosifs sophistiqué
Des experts en cybersécurité qui ont examiné les enregistrements des explosions ont confirmé que les détonations avaient été causées par un type de matériau explosif intégré dans les bipeurs. Selon Mikko Hypponen, chercheur en sécurité chez WithSecure et conseiller auprès d’Europol :
« la force et la synchronisation des explosions montrent clairement que les bipeurs ont été modifiés pour causer ce genre de détonations massives. »
Cette attaque illustre une approche de haute technicité, où la technologie courante est détournée pour mener des opérations militaires. Ce n’est pas la première fois que le Hezbollah est visé par ce type d’opérations, mais l’usage de bipeurs comme armes, et particulièrement dans un cadre où ils étaient également employés par des civils, marque une escalade dans l’ampleur et la sophistication des attaques.
Une attaque contre des civils, y compris des professionnels de la santé
Le caractère tragique de cette opération réside aussi dans le fait que ces bipeurs n’étaient pas uniquement utilisés par des combattants du Hezbollah, mais aussi par des médecins et infirmiers. L’attaque a donc frappé des civils en première ligne, rendant cette opération encore plus cruelle. Les explosions, qui ont été précédées d’un bip sonore de quelques secondes, ont surpris des milliers de personnes qui ne s’attendaient pas à une telle tragédie.
Exploiter la vulnérabilité du Hezbollah
Le Hezbollah s’est récemment montré plus méfiant quant à l’utilisation des téléphones portables, perçus comme vulnérables aux écoutes israéliennes. Le chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, avait ainsi restreint leur usage au sein de l’organisation, se tournant vers des bipeurs pour contourner cette menace. Keren Elazari, analyste en cybersécurité à l’Université de Tel-Aviv, souligne que cette attaque a ciblé « un talon d’Achille » du Hezbollah :
« En neutralisant un moyen de communication clé, Israël a frappé là où l’organisation pensait être à l’abri. »
Une opération qui reste entourée de mystère
Malgré les accusations du Hezbollah envers Israël, ce dernier n’a pas commenté publiquement l’attaque. Cette opération hautement secrète, révélée par des sources anonymes, laisse encore de nombreuses questions en suspens. Notamment, le moment exact de la commande des bipeurs et leur arrivée au Liban reste flou, tout comme les détails précis des acteurs impliqués dans cette opération.
Pas encore de commentaire sur "Selon le « New York Times » : Israël a piégé les bipeurs « Gold Apollo » avant leur livraison au Hezbollah"