Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahou, a clairement mis en garde le Liban le 5 juin, se déclarant « prêt » pour une opération « très intense » à la frontière. Ces propos, tenus lors d’un déplacement à Kiryat Shmona, près de la frontière, font suite à un important incendie survenu la veille, consécutif à des frappes du Hezbollah. Des feux se sont également propagés dans les régions du mont Adir et d’Amiad, entraînant la fermeture des principales routes du nord du pays et l’évacuation de nombreuses habitations, selon The Times of Israël.
Face à l’ampleur des incendies dans les localités du nord d’Israël, l’opposition a dénoncé « la faiblesse » du gouvernement de Benjamin Netanyahou. Tsahal a rapporté que six soldats réservistes avaient été légèrement blessés par l’inhalation de fumée et transférés à l’hôpital pour recevoir des soins médicaux, assurant toutefois qu’aucune vie humaine n’était en danger « à ce stade ». Le président israélien, Isaac Herzog, a également réagi le 5 juin, appelant la communauté internationale à prendre conscience de la situation et affirmant qu’Israël n’avait d’autre choix que de protéger ses citoyens.
Selon la chaîne I24, le gouvernement israélien envisage d’augmenter le nombre de réservistes à la frontière avec le Liban en prévision d’une possible intervention. Le Liban est également confronté à des incendies destructeurs depuis plusieurs mois. Les 3 et 4 juin, les feux se sont propagés dans plusieurs localités libanaises, suite à des tirs d’obus israéliens. Un rapport de l’ONG Human Rights Watch a dénoncé l’utilisation par Tsahal de phosphore blanc, une substance chimique qui s’enflamme au contact de l’oxygène.
Israël bombarde le sud du Liban au phosphore.
Brûler les terres agricoles, les rendre arides, et pousser les habitants à s’en aller. C’est un écocide. En direct. Devant les yeux du monde entier. Pourtant les “sauveurs de la planète” ne disent rien. Comme d’habitude. pic.twitter.com/xyBmSGVJOV
— Claude El Khal (@claudeelkhal) June 3, 2024
La menace des incendies n’est pas nouvelle au Liban. En avril dernier, le média Libanews rapportait que 800 hectares de terres agricoles avaient été complètement ravagés, 340 000 animaux tués et environ 75% des agriculteurs avaient perdu leur dernière source de revenus. Cette situation a poussé le gouvernement libanais à qualifier le sud du pays de zone « en difficulté agricole ». Depuis le 8 octobre, l’armée israélienne et le Hezbollah s’affrontent quotidiennement par le biais d’escarmouches et d’attaques ciblées sur des postes d’observation, Tsahal visant les cadres du parti chiite. Les opérations ont évolué en intensité et en profondeur, dépassant désormais le rayon de cinq kilomètres autour de la zone frontalière.
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