Un professeur en prison pour avoir refusé d’user du pronom neutre « iel » en s’adressant à une élève transgenre

mise à jour le 10/09/22

Enoch Burke, enseignant au Wilson’s Hospital, un établissement scolaire catholique irlandais, a été emprisonné lundi 5 septembre. Son tort ? Avoir refusé d’user du pronom neutre « they » (l’équivalent de « iel ») en s’adressant à une élève transgenre. Il a déclaré qu’une telle directive, « contraire aux Écritures », allait à l’encontre de « l’éthique de l’Église d’Irlande », et qu’il ne pourrait jamais l’accepter, car il n’est pas d’accord avec l’idéologie transgenre.


Enoch Burke, professeur d’allemand et d’histoire, a été suspendu en août dernier pour ne pas avoir employé le neutre « iel » et s’être contenté du pronom habituel « elle » pour s’adresser à une élève qui se sentait plus garçon que fille. Il est revenu à l’école, vendredi 2 septembre. La police de l’établissement l’a arrêté lundi 5 septembre et l’a transféré au tribunal de Dublin. Le juge a demandé son incarcération à la prison de Mountjoy à Dublin. Enoch Burke restera en prison pendant au moins une semaine supplémentaire, après avoir refusé de s’engager à respecter l’injonction de ne pas se présenter à l’école.

Les avocats de l’école ont déclaré que l’affaire n’a rien à voir avec le transgenre, mais qu’il s’agissait d’un enseignant qui ignorait la décision légale du conseil d’administration de son école de le suspendre. Le juge Max Barratt a déclaré que l’affaire ne concernait pas la question du transgenre et qu’il s’agissait simplement d’une demande d’injonction supplémentaire. Le juge et les avocats mettent ça sur le dos d’un problème purement administratif. Les frais de la procédure judiciaire ont été mis à la charge de M. Burke. Si on ne creuse pas trop, d’un point de vue formel, il s’agit juste d’un refus de se conformer à des décisions administratives. Si on remonte à la cause de la décision administrative, ce n’est plus aussi clair… D’ailleurs l’affaire fait grand bruit en Irlande. N’essayez pas d’accéder au serveur de la Wilson’s Hospital School, il est « est temporairement incapable de répondre à votre demande car le propriétaire du site a atteint sa limite de bande passante. Veuillez réessayer plus tard ».

Devise de l’école Wilson’s Hospital : Des faits non des mots (sic).

Les réactions

En Grande-Bretagne, Caroline Farrow, directrice de campagne pour le Royaume-Uni et l’Irlande de CitizenGO, alerte sur les dangers d’opérations et traitements hormonaux sur des mineurs : « Les autorités médicales du Royaume-Uni, de Suède et de Finlande remettent en question la sagesse de permettre aux mineurs de changer de sexe. Et la clinique britannique Tavistock, leader mondial dans le domaine du genre, a été fermée pour cause d’inadaptation, suite à une série de dénonciations de la part du personnel.[…] Après tout, il [Enoch Burke] a raison, aucune école, surtout pas une école chrétienne, ne devrait confirmer des enfants sur la voie de dommages physiques, émotionnels et spirituels irréversibles. »

En Italie, des juristes alertent sur les dangers d’une jurisprudence : « Au-delà des aspects procéduraux, propres au système irlandais, l’affaire est révélatrice des résultats de l’introduction des idéologies de genre dans le système juridique, en termes de compromission des libertés fondamentales telles que l’enseignement[…] Il faut éviter le risque qu’une personne en Italie, comme le professeur Burke, se retrouve en prison pour avoir utilisé un pronom [elle] que le destinataire perçoit comme inapproprié. »

En France, pas de réaction. La Commission nationale consultative des droits de l’homme, mandatée en 2018 par le Premier ministre, a publié son premier rapport, Orientation sexuelle, identité de genre et intersexuation : de l’égalité à l’effectivité des droits. L‘écriture inclusive a été interdite à l’Éducation nationale. On souhaite que les droits de l’homme ne se limiteront pas aux droits des LGBT et continueront de permettre aux enseignants l’usage de pronoms sans forme neutre et d’avoir moins de souci à se faire que Enoch Burke.

L’art de créer un problème pour mieux le résoudre

En 2013, le faux problème était déjà posé dans ce rapport : « Les droits des enfants intersexes et trans’ sont-ils respectés en Europe ? » par Erik Schneider, psychiatre au Luxembourg.
En 2022, le Centre psycho-social et d’accompagnement scolaires, auquel le même Erik Schneider participe, accueille les groupes amenés par Intersex & Transgender Luxembourg — dont Erik Schneider est cofondateur. Ce sont « des jeunes dont le sexe d’assignation ne correspond pas à leur auto-perception sexuée-genrée ou à leur identité de genre, ainsi que les parents des jeunes trans ». Le centre est soutenu par le gouvernement du Grand Duché du Luxembourg.

Un gouvernement mondial de la sexualité

L’Union européenne soutient et participe à la Journée internationale contre l’homophobie, la transphobie et la biphobie, à l’Europride et à d’autres événements des Fiertés. Elle finance au niveau mondial les projets visant à lutter contre la discrimination à l’égard des personnes LGBTI. Depuis 2016, l’UE a soutenu 16 projets mis en œuvre par des organisations de la société civile en Asie, en Afrique, en Amérique latine et en Europe de l’Est, pour un montant total de 5,2 millions d’euros. En 2018, l’UE a lancé un nouveau fonds de 10 millions d’euros destiné à soutenir les militants et les organisations LGBTI.
La France de Macron suit l’Europe et défend… non pas la liberté, l’égalité, la fraternité des citoyens, non ! au grand jamais ! mais « l’égalité pour les personnes lesbiennes, gays, bi et trans ». Sans oublier « la lutte contre la haine anti-LGBT ». Ceux qui n’étaient pas au courant de la grande cause nationale que seraient les trans sont invités, avant même de connaître leur existence, à les aimer et, surtout, à ne pas les haïr. Une invitation déguisée à la haine et à la division ? Ce serait pur complotisme.
La manœuvre a pourtant porté ses fruits en Grande-Bretagne, où le nombre de signalements pour des crimes de haine transphobes a triplé. La police britannique aurait ainsi reçu 26 824 signalements sur l’année 2021-2022, contre 10 003 en 2016-2017, soit une augmentation de 168 %.

Les partisans de la vie

Le pape François, lors d’un discours prononcé en 2017 devant l’Académie pontificale pour la vie, a refusé les opérations liées au genre en tant que « manipulation des différences entre les sexes », estimant que les progrès technologiques qui permettent la transition rendent stérile. L’acceptation croissante des problèmes trans est due à une « colonisation idéologique » par le biais de manuels financés par des personnes riches et des institutions dans des « pays très influents », a-t-il ajouté. Sans doute faisait-il allusion à George Soros, entre autres…

Un collectif de professionnels de l’enfance et de chercheurs s’insurge contre les discours sur « l’autodétermination » de l’enfant qui légitiment une forte augmentation des demandes de changement de sexe particulièrement chez les adolescents.

« Nous ne pouvons plus nous taire sur ce qui nous apparaît comme une grave dérive commise au nom de l’émancipation de l’“enfant-transgenre” (celui qui déclare qu’il n’est pas né dans le “bon corps”). Sur l’argument de seuls ressentis érigés en vérité, des discours radicaux légitiment les requêtes de changement de sexe. Mais c’est au prix d’un traitement médical à vie voire chirurgical (ablation des seins ou des testicules) sur des corps d’enfants ou d’adolescents. C’est ce phénomène et son fort retentissement médiatique qui nous interpelle et non les choix des adultes transgenres. »

Certains faits divers font diversion (ce sont les chiens écrasés, les « Kim Kardashian et sa technique anti-âge révolutionnaire »), d’autres nous plongent dans le non-dit, dans la réalité sociale négligée des politiques. L’histoire d’Enoch Burke nous alerte sur une dérive passée sous silence actuellement.

Jacqueline pour Le Média en 4-4-2.

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