
Ce déni de la loi justifie une mobilisation en masse des innombrables victimes pour remettre en cause les jugements contre elles dans les affaires de viol et d’inceste. J’en détiens de multiples exemples dans mes dossiers, et Libération vient de publier un long papier sur ce sujet. Dans tous les cas que je connais, les présumés prédateurs appartiennent tous aux classes privilégiées et/ou à des sectes maçonniques, avec un pouvoir financier capable de maintenir ad vitam aeternam les procédures judiciaires.
Le cas d’une maman parisienne privée depuis 11 ans de son enfant toujours mineur, reste emblématique. La puissance de son ex-conjoint, chercheur de renommée mondiale, franc-maçon et intime du trouble Pierre Bergé (décédé), lui fait craindre le pire si elle donne son nom, elle a donc gardé l’anonymat dans les papiers que j’ai publiés. Sa plainte contre le père de cet enfant pour une suspicion d’inceste s’est retournée contre elle. Destinataire de son signalement, un patron de l’hôpital Trousseau à Paris a rendu un rapport contre elle sans l’avoir jamais rencontrée, puis un expert-psychiatre saisi par la justice l’a imité après un bref coup de téléphone, sans la voir à son cabinet. Le directeur de Trousseau est dénoncé dans une lettre jointe au dossier par Hélène Romano, une psychopathologue (cf. mes posts sur Facebook et LinkedIn) pour ses pratiques contraires à la loi, et l’expert en question a démissionné après un blâme du Conseil de l’Ordre des médecins. Sans avoir attendu ce faux, la juge a donné la garde de l’enfant au père. Cette situation perdure aujourd’hui.
Pegah Hosseini, victime d’un membre d’une secte maçonnique
L’autre cas d’espèce concerne la journaliste Pegah Hosseini, connue de mes lecteurs. Elle a tenu à rendre publique son identité. Son bébé de cinq mois lui a été retiré du sein par la justice après sa plainte contre le père pour violences conjugales et sur l’enfant. Le géniteur est un chirurgien du Sud-Ouest, membre de la secte maçonnique Memphis Misraim. La juge n’a pas attendu les rapports d’experts pour lui remettre l’enfant. Elle ne le voit plus que deux fins de semaine par mois, avec 2.000 km de trajet à faire à chaque visite. Une des hautes magistrates du tribunal a reçu des soins esthétiques dans la clinique du médecin.
Pour Sophie Abida privée de ses enfants, l’impunité mène à la reproduction du crime
Voici enfin le calvaire de Sophie Abida. Je rétablis son identité « Sandra » dans le papier de Libération :
« (…) En février 2023, alors qu’une enquête est en cours après la plainte déposée huit mois plus tôt par la mère pour viols paternels sur ses trois aînés, la juge des enfants du tribunal de Chartres ordonne leur placement chez le père, dont Sandra est séparée depuis 2021. Une décision qui s’appuie là encore sur le rapport d’une psychologue ayant conclu, sans jamais avoir rencontré la mère ni la fratrie, à une manipulation maternelle. Rien n’y fait : Ni les dénonciations des enfants face aux policiers, ni les signalements de divers professionnels de santé, ni les enregistrements sonores, ni les supplications de la fratrie face aux magistrats, liste son avocate Me Rebecca Royer. »
Après un mois sans nouvelles, la mère est enfin autorisée, fin mars 2023, à revoir ses aînés en lieu neutre et surveillé. Vingt minutes de bonheur, puis l’arrivée de policiers : Sandra a toujours avec elle son quatrième enfant, une fille née en 2020, qu’elle refuse de remettre au père. Elle est placée quarante-huit heures en garde à vue avant, le lendemain, sa comparution immédiate pour «non-représentation» de sa cadette. Le parquet de Chartres ordonne plus tard son placement en détention provisoire. La mère, placée à l’isolement, est libérée après trois semaines de grève de la faim. A sa sortie, suspendue de visite avec ses aînés, elle s’empresse de récupérer sa cadette – gardée jusqu’alors par un tiers – et sillonne la France pour échapper aux autorités. Épuisée, elle rentre finalement chez elle en septembre 2023. Quelques jours plus tard, six gendarmes défoncent sa porte, la placent à nouveau en cellule et livrent le bébé au père.
Depuis octobre 2024, elle n’a plus le droit de voir ses enfants, toujours placés chez leur père. Une instruction pénale pour inceste a pourtant démarré en septembre 2023 à la suite de la constitution de partie civile de Sandra huit mois plus tôt, après le classement sans suite de sa première plainte. Entre-temps, l’homme a aussi été condamné à trois mois de prison avec sursis pour violences physiques sur la fratrie. Une situation « insoutenable » pour Sophie Abida, « terrifiée à l’idée que l’impunité mène à la reproduction du crime ».
« Quand on veut enterrer une décision, on crée une commission », Clemenceau
Ce ne sont là que trois spécimens d’un scandale qui dure et s’aggrave malgré les recommandations de la Commission Indépendante sur l’Inceste et les Violences Sexuelles faites aux Enfants qui a recueilli des dizaines de milliers de témoignages de personnes victimes d’inceste ou de violences sexuelles dans l’enfance depuis son premier appel à témoignages lancé en 2021.
Jacques Thomet
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