Le Hezbollah trouve ses racines dans les années 1960 et 1970, une période marquée par des mouvements sociaux et des luttes anti-impérialistes au Liban. Le pays, déjà un carrefour commercial et religieux, a été découpé en zones communautaires sous l’Empire ottoman. Après la Première Guerre mondiale, l’État français a utilisé l’élite chrétienne maronite pour administrer le Liban, créant ainsi des inégalités économiques et sociales profondes. Les communautés chiites, largement agricoles et pauvres, ont été particulièrement marginalisées.
Dans les années 1960, des mouvements sociaux ont éclaté, notamment au sud du Liban, contre le cartel du tabac et pour la cause palestinienne. Le mouvement des déshérités, Amal, a cristallisé ces luttes, prônant la fin du système féodal et l’égalité des droits. La révolution islamique iranienne de 1979 a également joué un rôle crucial dans la formation du Hezbollah. Une branche dissidente d’Amal, soutenue par l’Iran, a émergé pour lutter contre l’État israélien et soutenir la cause palestinienne.
Aujourd’hui, le Hezbollah est une organisation complexe, à la fois politique, sociale et militaire. Il a intégré l’appareil d’État libanais, participant aux élections et formant des alliances politiques. Cependant, il maintient une armée puissante, financée par l’Iran. Cette dualité a conduit à des critiques internes et externes, notamment en raison de sa participation à la guerre civile syrienne et de son implication dans la crise économique libanaise. Malgré ces contradictions, le Hezbollah reste une force majeure au Liban, influençant la politique et la sécurité régionale.
Retrouvez d’autres analyses du Canard Réfractaire sur Le Média en 4-4-2.
Pas encore de commentaire sur "Hezbollah : De la résistance à la politique, une trajectoire complexe"