Embauché en tant qu’homme en septembre 2022, cet employé avait entamé une transition de genre, mais était toujours considéré comme un homme par l’état civil. Il avait cependant ressenti une certaine bienveillance de la part de ses collègues et de son entreprise, ce qui l’a amené à se présenter au travail en janvier 2023 avec des vêtements féminins, des faux seins et du maquillage, après un rendez-vous médical.
Cependant, cette apparence féminine n’a pas été du goût de ses supérieurs. Fin janvier 2023, il a été convoqué à un entretien de recadrage au cours duquel on lui a demandé de ne plus se maquiller et de ne répondre qu’à son prénom masculin.
S’estimant victime de discrimination venant de ses responsables, Syntia, une jeune salariée transgenre de 21 ans, réclame 53 000 euros à un McDonald’s du Maine-et-Loire.
Le restaurant nie toute discrimination mais plaide la maladresse ⤵https://t.co/jy9RdieRXO
— Le Parisien (@le_Parisien) April 15, 2024
Les responsables de Syntia ont également interdit à ses collègues d’utiliser son nouveau prénom féminin, allant même jusqu’à afficher une interdiction dans le restaurant et à rappeler à l’ordre par écrit deux collègues qui avaient adopté ce prénom.
« Normalement, chez McDonald’s, c’est “Venez comme vous êtes”. Mais le slogan de cette entreprise n’existe pas. Le pire dans cette histoire, c’est qu’on me demande de respecter le règlement intérieur et les règles de sécurité alimentaire et d’hygiène mais aussi l’image de l’entreprise. »
Synthia dans les colonnes de Ouest France en septembre dernier
Lors de la première comparution devant le tribunal le 24 avril 2024, McDonald’s avait présenté sa défense en évoquant une politique de maquillage « légère et discrète » s’appliquant à tous les employés, sans distinction de genre. Bien que l’avocat de la chaîne de restauration ait admis « des réactions maladroites », il a rejeté les allégations de discrimination et de harcèlement. Il a déclaré que « si de tels comportements étaient prouvés, ils seraient sévèrement sanctionnés, en accord avec la politique de tolérance zéro de l’entreprise ».
Le conseil de prud’hommes a estimé que Syntia avait été victime de discrimination en raison de son identité de genre et a condamné le restaurant franchisé McDonald’s pour harcèlement moral caractérisé. L’avocat du plaignant, Bertrand Salquain, s’est félicité de cette décision, qu’il a qualifiée de « bien réfléchie », même si les montants des dommages et intérêts accordés sont inférieurs aux demandes initiales (15 000€ au lieu de 30 000€ espérés). Syntia, qui est actuellement en arrêt maladie, a exprimé « son soulagement ».
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