Le Wall Street Journal met directement en cause Klaus Schwab, fondateur du FEM, dans son enquête publiée le 29 juin. Il est notamment rapporté que Schwab aurait un jour décidé de rajeunir son personnel, ciblant des employés dans la cinquantaine et demandant à un responsable des ressources humaines, Paolo Gallo, de les licencier. Ce dernier aurait refusé, arguant qu’il fallait une raison valable pour renvoyer quelqu’un, et aurait lui-même été viré par Schwab peu après.
The mission: Nothing short of improving the world. But how workers say they are treated by the organizers of Davos is a much different story. 🔗https://t.co/9rVS8y3V18 pic.twitter.com/jymyof69N9
— The Wall Street Journal (@WSJ) July 2, 2024
Le journal affirme avoir interrogé 80 employés actuels et anciens de l’institution basée à Genève, dont beaucoup dénoncent une atmosphère de travail « toxique » et « hostile aux femmes et aux Noirs », que Klaus Schwab aurait permis de se développer. Des femmes auraient vu leur carrière stagner à leur retour de congé maternité, certaines étant même rétrogradées ou poussées vers la sortie. Elles dénoncent également des cas de harcèlement de la part de collègues ou d’invités du Forum de Davos, et Klaus Schwab lui-même serait responsable de nombreux commentaires déplacés.
Des cas de racisme ont également été signalés, avec des termes injurieux utilisés en présence de collaboratrices noires et des employés affirmant ne pas avoir été considérés pour des promotions ou invités à Davos en raison de leur couleur de peau. Les personnes interrogées par le Wall Street Journal affirment que les dénonciations de ces cas n’ont jamais abouti et que certaines personnes ayant déposé plainte auprès des ressources humaines ont été licenciées peu après.
Le journal critique le double discours de Klaus Schwab et la dissonance entre les valeurs affichées par le Forum de Davos, qui prône la diversité, l’équité et l’inclusion, et les situations de discrimination signalées par ses employés. Le FEM insiste également sur l’importance de soutenir les nouvelles mères sur le marché du travail et publie chaque année un indice sur l’égalité entre les femmes et les hommes.
Klaus Schwab n’a pas réagi aux accusations du Wall Street Journal, mais le FEM a publié une déclaration sur son site affirmant que le journal publie sciemment de fausses informations qui dénaturent l’organisation et son fondateur. Le FEM affirme avoir des normes de gouvernance très élevées et une politique de tolérance zéro à l’égard du harcèlement et du racisme. L’organisation affirme également avoir enquêté sur trois allégations de discrimination raciale depuis 2020 et avoir pris des mesures appropriées. Klaus Schwab quittera son poste actuel en janvier 2025, passant du poste de président exécutif à celui de président du conseil de fondation.
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