Observatoire du journalisme – Ukraine : BHL au meilleur de sa forme

Que serait une guerre sans le concours cinématographique de Bernard-Henri Lévy ? Les conflits armés ne sont véritablement importants que lorsque BHL prend la peine de se rendre sur place pour y faire vibrer sa voix pleine d’émotion et actionner ses caméras. En première ligne, il nous explique alors ce qu’il faut penser de la situation, qui sont les gentils et les méchants et quelle devrait être la voie de la paix ; pourquoi il faut faire la guerre sans l’aimer. L’Ukraine n’échappe pas à cette règle. Il avait déjà été très productif au moment du Maïdan en 2013–2014, le voilà de retour avec « Pourquoi l’Ukraine », présenté avec complaisance par Arte fin juin 2022 : « Une immersion poignante qui résonne comme un appel à l’aide, au nom de la démocratie. »

mise à jour le 09/07/22

Dès le départ le ton est donné, sans surprise avec une suffisance et un aplomb de mandarin si caractéristiques de cette Albanie mentale qu’est Saint-Germain-des-Prés :
« [Maïdan], grande insurrection démocratique qui embrasa la ville il y a huit ans, c’était un mélange de mai 68 et de prise de la Bastille ».
De ce constat qui pourrait pourtant faire l’objet de vifs débats découle tout le reste. La mécanique et la rhétorique BHLiennes se mettent en branle et s’engagent dans une course à sens unique contre le Mal. Le Mal, c’est-à-dire Vladimir Poutine. Ce chien fou qui entend écraser les Ukrainiens, ces « champions de la liberté ». La belle Ukraine de BHL, mise à mal par « un viva la muerte, un fascisme qui a le visage de Poutine ».

BHL essaie de se grandir en se mettant sur la pointe des pieds pour paraître plus grand au côté des Kurdes.

Une tirade d’anthologie

Archétype de ce que Pierre Conesa appelle le « complexe militaro-intellectuel », BHL est sous le charme du goût ukrainien pour la liberté et la démocratie. Le combat des Ukrainiens débuté en 2013 est le sien, et il s’en inspire pour livrer une tirade dont lui seul a le secret. Toujours la même tartine, un laïus interminable, récité trémolos dans la voix, cheveux au vent et chemise déboutonnée. L’ingérence french touch, sûre d’elle-même mais poétique :
« Ukrainiens de l’Ouest et de l’Est, habitants des villes et marins de la mer Noire, Cosaques et Juifs survivants de l’Holodomor et rescapés de la Shoah par balles, enfants de l’Armée rouge et vétérans de la révolution orange, tous étaient unis dans la volonté de se soustraire à l’empire russe […] »

Suite de l’article…

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