Idriss Aberkane : Altice, la grande menace sur la démocratie française

mise à jour le 14/03/22

Nestlé est la multinationale de la malbouffe, Drahi celle de l’information

Nestlé a été condamnée 94 fois depuis 2000. Ses marques écrans sont partout : S. Pellegrino, Vittel, Perrier, Contrex, KitKat (présentes dans les manifestations sportives, etc.). Une autre multinationale voyou, Altice, qui appartient à Patrick Drahi (58 % des parts), domine l’information. Ses sociétés SFR et Numéricable sont parmi les entreprises les plus redressées par le ministère des Finances. Les médias d’Altice concernent un bien intellectuel, mais tout aussi polluant pour l’esprit que la malbouffe pour le corps. Dans les deux cas, un bien public est fourni par l’État puis vendu par le privé avec une énorme marge. De la même façon que l’eau du robinet est vendue en bouteilles avec une marge de plus de mille fois son coût, l’information — un bien public — est transformée et réduite par les marques écrans de Altice (L’Express, Libération, BFMTV, RMC, SFR, Numéricable).

Les banques vous disent quoi penser

SFR et Numéricable financent les médias, qui perdent de l’argent, mais l’objectif, lui, est rentable : influencer les élections. Altice est une multinationale surendettée. Créée en 2001 elle a accumulé 50 milliards d’euros de dette avec 3 milliards par an d’intérêts à rembourser. Sa capitalisation boursière n’est que de 7 milliards à la bourse des Pays-Bas. Sur le plan comptable elle dépend des banques qui l’utilisent dans leur lutte contre la démocratie.

Les banques vous disent qui élire

Sans le groupe Altice et sans le groupe LVMH qui, lui, détient Le Parisien et Les Échos — il est le plus gros annonceur de France, ce qui lui permet de faire pression sur n’importe quel journal —, la Macronie n’existe pas. Bernard Mourad,  un temps patron du pôle presse d’Altice, a rejoint l’équipe de campagne d’Emmanuel Macron à un moment où le futur président n’avait le soutien d’aucun parti établi et d’aucune base militante. Le rachat de Libération par Altice a fini par faire taire Arnaud Montebourg qui, en 2014, n’avait pas de mots assez durs contre Drahi avec ses cascades de sociétés écrans, ses holdings d’optimisation fiscale entre le Luxembourg, Guernesey et les Pays-Bas, sa large présence dans les Panama Papers (dont aucun des médias qu’il détient n’a parlé, sinon pour le soutenir).

Qui est Patrick Drahi ?

Résident suisse et propriétaire d’une holding à Guernesey, Drahi possède les nationalités marocaine, portugaise et israélienne, mais a renoncé à la nationalité française. Tyrannique avec ses journalistes (« Dans mon groupe, c’est moi qui pose les questions, pas mes salariés »), mauvais payeur, tel est son mode de gestion des entreprises qu’il achète grâce à l’endettement.  Toutes les sociétés de Patrick Drahi devraient être mises en redressement judiciaire. Les banques, qui les maintiennent artificiellement en vie, en sont les véritables propriétaires qui s’en servent pour diriger la vie politique. L’absence de pluralisme de l’information empêche toute liberté de penser et de débattre. Comme Nestlé détient un monopole de la malbouffe, Altice et ses médias détiennent le monopole de la vérité. Que faire ? Après sa passionnante présentation d’Altice, Idriss Aberkane n’a, hélas, pas « la » solution…

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